L’Actualité Ali Hamani, président de l’Apab

“La filière génère 39 milliards de dinars de fiscalité directe et emploie 20 000 salariés”

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Youcef SALAMI Publié 18 Janvier 2021 à 22:32

© Archives/Liberté
© Archives/Liberté

Président de l’Association des producteurs algériens de boissons (Apab), Ali Hamani tire la sonnette d’alarme quant aux difficultés que rencontrent et la production et la vente de boissons alcoolisées en ces temps de pandémie.

Liberté : La fermeture des bars, des débits de boissons et des points de vente perdure. Des professionnels en activité dans ce domaine organisent depuis quelques semaines des sit-in dans certaines wilayas pour protester contre cette fermeture — laquelle, à leurs yeux, n’a que trop duré — et faire entendre leurs revendications. Colère légitime ? 
Ali Hamani :
Ils ont tout à fait raison d’être en colère face à cette situation. Ils ressentent un sentiment d’injustice, car, autour d’eux, il existe de nombreuses activités commerciales qui ont repris, en mettant en place un protocole sanitaire strict. Pour quelle raison cette décision de réouverture ne s’applique-t-elle pas à eux ? Je n’ai pas de réponse à cela.
On ne comprend pas pourquoi certains commerces ont rouvert, mais pas d’autres. Je comprends et j’en conviens que les choses sont un peu compliquées dans les lieux de consommation très fréquentés. Mais il est tout à fait possible de mettre au point un protocole sanitaire et de laisser les points de vente habituels reprendre leur activité. 

L’Apab est-elle intervenue en vue de régler cette crise ?  
Nous avons écrit au Premier ministre. Nous l’avons alerté sur la détérioration de la situation dans cette filière de manière générale. Je déplore le fait qu’il n’ait pas donné de réponse et qu’il n’y ait pas de ligne de conduite claire concernant cette filière.    

Quel est, selon vous, le coût économique imputable à cette crise qui ne cesse de s’aggraver ?
La part directe et indirecte de la production de boissons alcoolisées dans l’économie nationale est importante, la filière générant, en temps normal, 39 milliards de dinars de fiscalité directe et employant près de 20 000 salariés. Aujourd’hui, l’activité s’est ralentie sous l’effet de la crise sanitaire ; les unités de production ne tournent qu’à 30% de leur capacité. Ainsi, la filière se trouve dans une situation où tout le monde est perdant : l’État perd des milliards d’impôts et les entreprises beaucoup d’emplois. En 2019, les services des impôts avaient engrangé des recettes fiscales estimées à près de 15,1 milliards de dinars sur les bières alcoolisées produites localement et près de 4,5 milliards sur les vins, soit un total de près de 19,6 milliards de dinars. Maintenant, si le gouvernement veut arrêter cette activité, qu’il nous le dise clairement. 

Face au maintien de la fermeture de ces commerces, chacun semble se débrouiller comme il peut. Ainsi, la pratique de la vente directe se fait au noir…
Les gens y ont été poussés. Tout le monde savait que si la situation de fermeture perdurait, le marché de l’informel prendrait le relais, avec tout ce que cela implique comme perte d’impôts et augmentation des prix. Même la distribution risque de basculer dans l’informel, notamment pour les boissons alcoolisées importées.

Entretien réalisé par :Youcef Salami

 

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