C’est un véritable cri d’alarme que lancent les gérants des cliniques privées d’hémodialyse de l’ouest du pays après l’augmentation du prix des kits de dialyse décidée par leur unique fournisseur, la société Industries médico-chirurgicales (IMC).
Réunis le 12 janvier dernier à Oran, les gérants d’une quinzaine de cliniques privées d’hémodialyse de l’Ouest ont fait part de leur profonde inquiétude de l’avenir à la suite de l’augmentation de 5% du prix du consommable de dialyse de la part du fournisseur.
“Le kit d’hémodialyse représente pratiquement 70% du prix de la séance de dialyse par patient qui est de 5 600 DA”, indique le Dr Mokhtar Ali Benali, le porte-parole du collectif des cliniques privées d’hémodialyse de l’Ouest, “tarif qui n’a pas été renouvelé depuis 20 ans, depuis l’accord de la Cnas pour la convention avec les cliniques privées”, tient-il encore à préciser.
Si les responsables de ces cliniques comprennent les motivations économiques du seul fournisseur national en kits de dialyse, ils veulent avant tout s’adresser aux autorités compétentes pour revoir à la hausse le prix de la séance de dialyse.
À ce propos, notre interlocuteur explique avoir écrit “à maintes reprises” à la Cnas pour lui demander de réévaluer la séance, mais leurs démarches sont restées sans réponse. À travers cet appel, le collectif veut procéder par étape en informant d’abord l’opinion publique de ce problème avant de saisir les plus hautes instances de l’État pour éviter l’irréversible.
“On ne veut pas aller plus loin, on ne peut pas prendre le malade en otage, lui qui souffre déjà de son handicap sanitaire”, affirme le Dr Benali qui rappelle que les responsables de ces cliniques se sont manifestés, il y a cinq ans, après une augmentation des prix des kits de dialyse.“Avec les charges, la dévaluation du dinar, les charges fiscales et parafiscales, les salaires des médecins, on ne fait pratiquement plus de bénéfice”, reconnaît-il, avouant que si la situation persiste en l’état, “on fermera, et c’est le malade qui sera le plus grand perdant”.
Outre le prix des consommables, le néphrologue indique également que le renouvellement des machines de dialyse est un autre problème vu les prix exorbitants pratiqués par le fournisseur.
Cet état de fait est conditionné par l’absence de concurrence sur ce segment du marché médical rendu davantage plus problématique par le manque de choix des produits acquis. Le Dr Benali prend en exemple le capillaire, un rein artificiel acheté à 1 100 DA, en expliquant ne pas avoir le choix du produit.
“C’est à prendre ou à laisser, alors que normalement, on doit choisir le type de capillaire pour le malade selon l’indication médicale”, indiquant que sur ce plan, le Maroc et la Tunisie sont mieux lotis que l’Algérie.
Comme autre solution préconisée, il estime que si le gouvernement libéralisait le secteur en délivrant des autorisations d’importation, la situation pourrait s’améliorer. Pour rappel, les 225 centres de dialyse privés prennent en charge 50% des hémodialysés du pays assurés auprès de la Cnas ou de la Casnos.
SAïD OUSSAD