L’Actualité Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs

“Le pouvoir maintient la politique de la terre brûlée”

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Nissa HAMMADI Publié 15 Janvier 2021 à 23:58

Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs.  © D. R.
Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs. © D. R.

La cheffe du PT regrette que  les  rumeurs qui circulaient sur l’amnistie présidentielle à l’occasion de  la  fête  de  Yennayer  se  soient  avérées fausses.

Dans une allocution à l’ouverture de la première réunion du bureau politique du Parti des travailleurs depuis le début de l’année, Louisa Hanoune décrit une situation politique et sociale “désastreuse”, porteuse, selon elle, de nombreux “dangers sur la stabilité du pays”. Pour la secrétaire générale du PT, “le pouvoir maintient son agenda politique en dépit du rejet par 88% des Algériens de la mouture de la Constitution”.

“Le but recherché est de sauver le régime en place dont le gouvernement s’attelle actuellement à consacrer la politique de fuite en avant et de terre brûlée à travers la préparation des élections législatives dans les mêmes conditions que la loi fondamentale”, a-t-elle déploré, pointant “la constitution d’une commission non déléguée par le peuple qui se conduit comme une association constitutive désignée et dont les pratiques ne diffèrent pas du parti unique des années 70 et 80”. 

La responsable du PT regrette, en outre, que les rumeurs qui circulaient sur une amnistie présidentielle à l’occasion de la fête de Yennayer se soient avérées fausses.

“Le journaliste Khaled Drareni et des dizaines de détenus d’opinion sont restés en prison. On nous dit Hirak moubarek, démocratie et régime passé, et en même temps, le recours à la répression, à la criminalisation de l’acte politique et journalistique, tendance par excellence de l’année 2020, se poursuit en 2021 avec une exagération dans le recours à la détention préventive par la justice”, fulmine Louisa Hanoune. 

La SG du PT pense que la carte jouée par le pouvoir à travers les procès de corruption des oligarques et des anciens responsables “ne capte plus l’attention des citoyen”.

“C’est une petite catégorie uniquement qui continue à suivre ces procès, tellement cela paraît sans importance du moment que ça ne concerne qu’une frange précise qui était en relation avec l’avant-dernier pouvoir sans que le Trésor public récupère l’argent et l’État les biens volés”, relève-t-elle. Elle s’insurge, en revanche, contre la liquidation des entreprises des hommes d’affaires emprisonnés la qualifiant de “crime économique, à travers une destruction d’un pan de production et la perte de postes d’emploi”. 

Et d’ajouter : “C’est comme si on se vengeait des entreprises des oligarques. Les travailleurs de l’entreprise du bâtiment des Benhamadi sont sans salaires depuis 16 mois. Condor perd trois milliards de dinars par jour. Et quand les salariés protestent, on les convoque au niveau des services de sécurité. Les propriétaires sont en prison, mais pourquoi liquider ces entreprises ? Ce n’est pas logique.” 

La secrétaire générale du PT est également revenue sur la confirmation de son acquittement prononcé le 2 janvier dernier par la cour d’appel militaire de Bilda. “La cour militaire a corrigé les erreurs de la première instance. Le Parti des travailleurs en est sorti plus fort en dépit de la rude épreuve que moi-même et les cadres avons traversée.

Ce qui ne tue pas renforce”, martèle-t-elle, en soutenant que le PT a payé le prix de son engagement “à contrecourant du complot du pouvoir contre le processus révolutionnaire”, incarné aussi, selon elle, par “une campagne féroce contre sa personne et son parti”. Louisa Hanoune estime que “la décision du 2 janvier devait être suivie par des mesures d’apaisement à travers l’élargissement des détenus d’opinion pour corriger les condamnations arbitraires.

Malheureusement, la répression s’est poursuivie”. Sur le plan social, la SG du PT relève une augmentation du nombre de grèves, à l’entame de la nouvelle année, dans tous les secteurs, accompagnée dit-elle, “d’une avancée qualitative illustrée par la recherche de l’unité dans l’action et la mobilisation des travailleurs et des fonctionnaires”. 

Louisa Hanoune considère que “le bilan de la gestion de la crise sanitaire et les décisions aventuristes du gouvernement qui a opté pour le confinement ne va pas tarder”. Elle cite, également, les déclarations contradictoires des ministres et des cadres des différents départements ministériels, notamment en ce qui concerne la date de la disponibilité du vaccin contre la Covid-19, qui ont conduit “à une anarchie et une confusion totales”. 
 

Nissa H.

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