L’Actualité Sur demande de la défense

Le procès de l'autoroute Est-Ouest renvoyé

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Mohamed MOULOUDJ Publié 22 Janvier 2021 à 22:45

© Archives Liberté
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Selon toute vraisemblance, le réexamen de cette affaire est fixé à la fin de la session pénale en cours. 

Le procès de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest n'a pas eu lieu, jeudi, au pôle criminel de la cour d'appel d'Alger. En effet, le président du tribunal a décidé d'ajourner le réexamen de l'affaire jusqu'à la fin de l'actuelle session pénale. 

Le juge a motivé sa décision par la demande insistante des avocats de la défense. Ces derniers ont mis en avant “l'impossibilité” de tenir un procès aussi important que l'affaire de l'autoroute, alors que plusieurs accusés, dont le principal, Chani Medjdoub, sont actuellement à l'étranger.

Selon toute vraisemblance, le réexamen de cette affaire ne pourra intervenir avant l'été prochain, soit entre mai et juin, date à laquelle la session pénale actuelle devrait être clôturée. Il faut rappeler dans ce contexte que plus d'une vingtaine de personnes et autant d'entreprises, notamment étrangères, sont accusées dans cette affaire.

Ces accusés ont été condamnés à diverses peines lors du traitement de l'affaire en mai 2015. Chani Medjdoub et Mohamed Khelladi, principaux prévenus dans l'affaire avec plusieurs autres personnes, sont accusés de “corruption”, “blanchiment d'argent”, “association de malfaiteurs”... Lors du premier procès, des peines allant de 2 ans de prison avec sursis à 10 ans de réclusion criminelle ont été requis contre les accusés. 

De fortes amendes ont été également infligées aux sociétés impliquées dans le scandale, notamment l'entreprise chinoise Citic-Crcc. La décision de réexaminer l'affaire, faut-il le souligner, répond à un impératif politique. Cela dit, le climat politique dans l'affaire a jailli en 2009 et celui qui a prévalu à son traitement en 2015 n'est pas celui d'aujourd'hui. 

À l'époque de la dénonciation des faits à travers un rapport du Département de renseignements et de sécurité (DRS), remis au procureur de la République près le tribunal de Bir-Mourad-Raïs, a été suivi par “des frictions” entre la présidence et le service de renseignement, sous la houlette du général Mohamed Médiène, dit Toufik.

Les affidés de Bouteflika, alors à l'apogée de son règne, ont dénoncé “une cabale” montée de toutes pièces “contre les hommes du président”. Amar Ghoul, alors ministre des Travaux publics, “ne s'était pas présenté à la justice”, se contentant “de répondre par écrit aux questions du juge”.

La même réaction de l'entourage de Bouteflika a été enregistrée lors de l'éclatement de l'affaire Sonatrach I, notamment. À signaler également que dans son rapport, le DRS a explicité “le procédé” choisi par “les intermédiaires” pour d'abord imposer aux entreprises étrangères “le versement de beaucoup de commissions”.

Ensuite, par extrapolation, “les multiples réévaluations du projet”, dont le budget initial était de 6 milliards de dollars, pour, au final, aboutir à une facture de 13 milliards. “Le projet du siècle” décidé lors du premier mandat présidentiel de Bouteflika et lancé, officiellement, lors du second, n'est toujours pas livré.

Chani Medjdoub, établi au Luxembourg, Bouchama Mohamed, ancien secrétaire général du ministère des Travaux publics, le défunt colonel Khaled, les frères Bouzenacha, Mohamed Khelladi, ex-responsable à l’Agence nationale des autoroutes (ANA), Adou Sid-Ahmed, propriétaire de l’Eurl Marpack, le fils d’Abou Djerra Soltani, ancien ministre et ex-président du MSP, Amar Ghoul, ex-ministre des Travaux publics, un certain Lhadj Kouidri, Hamdane Salim-Rachid, ancien directeur de la planification et de la coordination au ministère des Transports… sont autant de personnes citées dans le rapport du DRS remis à la justice.

Des entreprises comme la chinoise Citic-Crcc, les italiennes Astaldi, Pizzarotti, et Inco du groupe Anas, les tunisiennes Coba et Setauroute, la canadienne SNC Lavalin, les françaises Igis, Alstom et Keolis, l’espagnole Esolux, la suissesse Garaventa, la portugaise TPF Planege sont, entre autres, les sociétés étrangères citées dans le rapport. La plupart de ces entreprises ont dû recourir “à des hommes de main” pour obtenir des projets. 
 

Mohamed MOULOUDJ

 

 

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