Contribution

Faut-il allonger l’itinéraire à 7 ans ?

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Rédaction Nationale Publié 25 Janvier 2021 à 09:18

Par : Yahia Dellaoui
Professeur laboratoire de biologie réanimatrice CHU Oran

 

 

“Une réforme des études en pharmacie sera discutée et élaborée d’une façon cohérente et pertinente, focalisée sur les besoins de la santé publique d’une part et le devenir du pharmacien algérien et surtout la situation actuelle de l’industrie pharmaceutique dans le pays d’autre part.”

Il faudra dresser avec les autorités compétentes les objectifs et définir le profil du pharmacien spécialiste, qui doit passer obligatoirement par une formation dans le cadre de résidanat en chimie thérapeutique et une maîtrise en chimie organique et pharmaceutique. La question est volontairement provocante, et c’est lors de la rencontre tenue dernièrement avec les lauréats aux baccalauréats étudiants pharmaciens que la tutelle s’est exprimée à ce sujet. Le rôle principal du jeune pharmacien est la fabrication (synthèse) médicamenteuse répondant aux exigences normatives et réglementaires pour la prévention et le traitement de certaines pathologies.

Le jeune pharmacien algérien est le mieux placé pour assurer la responsabilité des fabrications, c’est-à-dire pour prévoir les répercussions fastes ou néfastes de chaque geste de synthèse médicamenteuse après l’enseignement qu’il reçoit en chimie thérapeutique médicinale et la chimie organique pharmaceutique. Comme le disait dans les années 80 notre patron de la chaire de chimie clinique, le professeur Ali Gherib, chef de service du laboratoire central à l’hôpital Mustapha Alger-centre, “la qualité se fabrique” avant d’être contrôlée, et le contrôle final sur un échantillon n’a pas de sens que sur des lots homogènes, bien fabriqués.

En matière de formation universitaire qui se déroulera dans nos 10 facultés de médecine du pays, il faudra dresser les objectifs avec les autorités compétentes, outre le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, et définir le profil du pharmacien spécialiste, qui doit passer obligatoirement par une formation dans le cadre de résidanat en chimie-thérapeutique et une maîtrise en chimie organique et pharmaceutique.

Par ailleurs, parmi les préoccupations du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, c’est l’interdiction de l’importation des médicaments qui sont déjà produits dans le pays. Objectifs : pour un bon enseignement de qualité auquel l’étudiant pharmacien est confronté à la fabrication des molécules médicamenteuses (industrie pharmaceutique) : la maîtrise de la chimie médicamenteuse. Une réforme des études en pharmacie sera discutée et élaborée d’une façon cohérente et pertinente, focalisée sur les besoins de la santé publique d’une part et le devenir du pharmacien algérien et surtout la situation actuelle de l’industrie pharmaceutique dans le pays d’autre part. 

Une réforme qui vise de former un véritable “docteur en pharmacie qui maîtrise sa thérapeutique et sa chimie : un brillant passé et un vrai futur”.
La chimie thérapeutique ou encore appelée chimie médicinale renommée et impressionnante décrit la relation entre une molécule chimique et une activité thérapeutique. Cette chimie médicinale doit se scinder en 2 parties, une partie en 3e année pharmacie et une partie en 4e année pharmacie.

Pour arriver à de bons résultats pédagogiques, il serait nécessaire de discuter et de répondre à un certain nombre de questions qui sont de nature à permettre à tous les pharmaciens d’accomplir au mieux leur mission de thérapeutique :
1/ Comment assurer la fabrication médicamenteuse, sa prescription et sa dispensation ?
2/ Comment concilier cette formation en chimie thérapeutique et intégrer l’étudiant pharmacien dans une équipe hospitalière pour acquérir le savoir-faire et un certain comportement, voire une conduite à tenir vis-à-vis du patient ?
3/ Comment gérer un service hospitalo-universitaire d’une pharmacie hospitalière par maîtrise d’une chimie thérapeutique ?
Beaucoup d’autres questions touchent aux autres aspects des activités du pharmacien dans notre pays qui est en évolution constante.
Nous, spécialistes, nous proposons l’enseignement d’une partie du module de chimie thérapeutique (médicinale) en 3e année pharmacie, en parallèle des sciences pharmaceutiques, et une partie en parallèle des enseignements des sciences biologiques enseignés en 4e année.

Exemple : chimie des antiépileptiques. En parallèle de l’enseignement pharmaceutique, et une deuxième partie du module enseignée en parallèle des sciences biologiques enseignées en 4e année pharmacie, exemple : les antipaludiques de synthèse. Par ailleurs, il convient de rappeler qu’une note d’information, reçue de la direction générale de la fonction publique et diffusée au niveau de toutes les facultés de médecine du pays, précise que les docteurs en pharmacie peuvent être promus successivement aux grades de pharmacien généraliste et principal, classés à la catégorie 15, et de pharmacien généraliste-chef, classé à la catégorie 17 et ce, conformément aux articles 35, 36, 44, 45 et 61 du décret exécutif numéro 09-393 du 24 novembre 2009 portant statut particulier des praticiens médicaux généralistes de santé publique. 

Enfin, voilà le programme de chimie-thérapeutique et médicinale enseigné à nos étudiants pharmaciens dans un but de chimie-clinique et analyse médicale et dans un autre but, la fabrication des médicaments et l’industrie pharmaceutique pour l’économie du pays.
Volume horaire 120 heures 

Objectifs :
- Comprendre pourquoi et comment les médicaments sont utilisés dans les principales pathologies.  
- Acquisition des connaissances concernant, d’une part, la sémiologie et la physiopathologie et, d’autre part, la conception, la synthèse, la caractérisation et l’évaluation des molécules à intérêt thérapeutique. 
- Utilisation thérapeutique des médicaments pour prévenir ou traiter les pathologies.
Introduction : Définition de chimie thérapeutique et médicinale (2 heures)
Chapitre I : Chimie des médicaments des dysfonctionnements du système nerveux central (20 heures)
1 - Antiépileptiques (4 heures)
2 - Anxiolytiques (4 heures)
3 - Neuroleptiques (4 heures)
4 - Antidépresseurs (4 heures)
5 - Antiparkinsoniens et myorelaxants 
(4 heures)
Chapitre II : Chimie des médicaments de la douleur (14 heures)
1 - Antalgiques de premier palier (6 heures)
2 - Antalgiques du deuxième palier 
(2 heures)
3 - Antalgiques du troisième palier 
(6 heures)
Chapitre III : Chimie des médicaments des troubles allergiques (6 heures)
- Médicaments antihistaminiques H1 
Chapitre IV : Chimie des médicaments anti-infectieux (8 heures)
- Antituberculeux (4 heures)
- Antipaludéens (4 heures)
Chapitre V : Chimie des médicaments des troubles de l’appareil respiratoire (10 heures)
1 - Médicaments antitussifs (4 heures)
2 -Médicaments bronchodilatateurs
(3 heures)
3 - Médicaments antiasthmatiques
(3 heures)
Chapitre VI : Chimie des médicaments des affections cardiovasculaires
(14 heures)
1 - Médicaments antihypertenseurs
(6 heures)
2 - Médicaments antiarythmiques
(4 heures) 
3 - Médicaments antiangoreux (4 heures)
Chapitre VII : Chimie des médicaments diurétiques (6 heures)
Chapitre VIII : Chimie des médicaments antitumoraux (12 heures)
1 - Agents alkylants et apparentés
(6 heures)
2 - Intercalant et scindant (6 heures)
Chapitre IX : Chimie des médicaments de la thyroïde (6 heures)
Chapitre XI : Chimie des médicaments antidiabétiques (6 heures)
Chapitre XII : Chimie des médicaments anesthésiques locaux (8 heures)
Chapitre XIII : Chimie des médicaments du tube digestif (8 heures)
1 - Médicaments antiacides et médicaments antihistaminiques H2 (3 heures)
2 - Médicaments laxatifs et purgatifs
(2 heures)
3 - Médicaments antiémétiques et antispasmodiques (3 heures)
Travaux pratiques :
- Synthèse des molécules à activités thérapeutiques
- Diagnose médicamenteuse 
- Identification des produits synthétisés

Ce ne sont là que quelques idées que nous avons voulu exposer qui garantissent une industrie pharmaceutique et l’intérêt de l’économie du pays. Alors que la tutelle reconnaît la légitimité des revendications des étudiants comme la formation de qualité et l’ouverture des pharmacies (hospitalo-universitaires) pour les internes, résidents et thésards en sciences pharmaceutiques, sans oublier la fabrication, le contrôle, la pharmaco-vigilance et la toxico-vigilance. 

Notre souci majeur à tous est de promouvoir la santé du citoyen algérien surtout et de préserver les forces productives de notre pays. Accomplir cette noble mission, c’est bien ! L’accomplir dans la dignité, la confiance, l’éthique, la déontologie et le respect des convenances, c’est mieux !
 

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