Des Gens et des Faits 25e partie

L’ éternelle blessure

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Taos M’HAND Publié 13 Janvier 2021 à 08:47

Résumé :  Personne ne semble la comprendre. Anissa tente d’expliquer à Sarah ce qu’elle ressent vraiment, mais l’amie ne mâche pas ses mots, elle lui reproche de briser le moral de Nedjmeddine et même de le mettre en danger. À ses yeux, en plus d’avoir le sens du devoir, il a celui du sacrifice. Alors qu’elles sont en train de parler, Sarah l’aperçoit. Elle lui conseille de bien réfléchir avant de rompre. 

-Nedjmeddine, tu es venu…
-Comme tu le vois, répond-il sans sourire. Je suis passé chez ton oncle. Il faut que je le voie. Est-il au courant ?
-Oui, figure-toi que je lui ai tout raconté, dit Anissa. En fait, j’ai raconté à mes proches et ils ont mal pris la nouvelle. Ils trouvent que je fais n’importe quoi. Que je suis en train de tout gâcher, parce que j’aurais été trop gâtée. 
Nedjmeddine soupire. 
-Peut-être que tu l’es ? Je m’y serais accommodé si tu n’avais pas décidé de tout annuler. Je vais lui parler et lui demander de ne pas trop te blâmer. Et puis, c’est un peu de sa faute, s’il t’avait maltraitée, si sa femme t’en avait fait voir de toutes les couleurs, tu m’aurais vu comme un sauveur. 
-Sauveur ? Oui, tu l’es, reconnaît-elle. Mais tu te mets en danger, lui reproche-t-elle. Et moi, je ne le supporte pas.
-Je me suis mis en danger, le jour où j’ai accepté de te faire entrer dans ma vie. J’ai fait une belle erreur, aujourd’hui, je paye… Mais bon, je dois taire mes sentiments et accepter que tout est fini entre nous. Je ne peux pas te forcer. 
-Nedjmeddine…
-Il y a aussi un autre point important, l’interrompt-il. Si notre projet de mariage tombe vraiment à l’eau, il faut que tu appelles mon ami, à l’académie, pour qu’il trouve quelqu’un d’autre. Il est hors de question que des élèves se retrouvent sans prof. 
-Mais je veux qu’on se marie. Je veux enseigner, s’écrie-t-elle. Mais ici, tu nous simplifierais la vie en cherchant à t’établir ici, on y serait plus en sécurité. Je ne tremblerais pas pour toi, je n’aurais pas peur d’aller travailler. Je ne veux pas qu’on se sépare.
Nedjmeddine hausse les sourcils. 
-Anissa, j’ai fait ma demande, lui apprend-il. Personne ne peut savoir quand est-ce ils y répondront. Cela peut prendre des mois. Ils peuvent accepter, mais aussi refuser. 
-C’est vrai ? Alors ce ne sera qu’une question de temps, en conclut-elle, heureuse qu’il ait accepté de le faire par amour. Omri, nous allons nous marier. Je vais travailler là-bas. Nous resterons ensemble jusqu’à ce qu’ils t’affectent ailleurs. Si cela se corse, on pourra toujours se réfugier ici, chez mon oncle.
-Ou dans mon village ?
-Pourquoi pas ?, réplique-t-elle. Depuis hier, on ne cesse de me répéter qu’une femme doit suivre son mari. Je crois que je n’ai plus le choix.
-Enfin, te voilà redevenue raisonnable. Anissa, allons voir ton oncle, j’imagine qu’il est inquiet.
Comme ils s’y attendent, il est bien heureux de les voir ensemble et souriants. 
-Quel plaisir de vous voir. Nedjmeddine, on ne t’attendait plus. 
-J’étais venu éclaircir les choses. Je ne peux pas tarder, hélas, regrette-t-il. Je dois voir Djalil et retourner à Chlef. Nous nous parlerons au téléphone. Si Anissa le veut, nous nous marierons bientôt.
-À son sourire, elle accepterait même de le fêter demain.
Anissa ne le nie pas. Elle détourne les yeux en rougissant. 
-Mon oncle, il a demandé sa mutation, lui apprend-elle. Il a fait ce que je voulais. Est-ce que tu as des amis dans la police, ici ? Peut-être que tu pourrais l’aider ?
-Je ne vous promets rien, mais je vais chercher.
-Tu feras mon bonheur. Je voudrais que tu nous bénisses.
-Mais je vous bénis chaque jour qu’Allah fait, affirme l’oncle Hamid. N’en doutez jamais mes enfants, je dois retourner à la tour. Nedjmeddine, raccompagne-la à la maison. Nous nous parlerons plus tard.

 


(À SUIVRE)
 T. M. 

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