Éditorial

Brasier social

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Arab CHIH Publié 18 Janvier 2021 à 22:56

Pas besoin de sortir de Saint Cyr pour comprendre que la société, mise à rude épreuve par une crise sans précédent, couve un véritable brasier social qui menace d’exploser à tout moment. En effet, depuis quelques jours, plusieurs catégories sociales, allant des directeurs d’école jusqu’aux inspecteurs du travail qui, jusqu’ici, n’avaient jamais emprunté les sinueux sentiers de la protestation pour faire valoir leurs droits, se sont signalées par des grèves pour exprimer leur mécontentement. Leur colère. 

Précarisés à l’extrême des suites d’une dangereuse panne économique provoquée non seulement par la chute des prix du pétrole et la pandémie de Covid-19, mais surtout par l’absence d’une vision pragmatique à même de huiler une machine de production affreusement en panne, de nombreux Algériens tirent le diable par la queue et n’en peuvent plus. Et à ce bouillonnement que connaissent, ces derniers jours, nombre de secteurs d’activité, vient se greffer une pénurie de lait en sachet, un produit de première nécessité pour les familles algériennes, rendant, du coup, le climat social un peu plus délétère. 

Pourtant, le ministre du Commerce a fait une promesse ferme au lendemain de son entrée au gouvernement de faire oublier à jamais aux Algériens le mot “crise du lait”. Malheureusement, moins d’une année après cette ruade, on en est encore aux queues devant les épiceries du coin pour acquérir un sachet de lait quand il est disponible bien sûr. Le premier constat à tirer est que notre système de distribution des produits alimentaires est d’une effarante fragilité et il suffit d’un petit grain de sable pour que toute la machinee s’enraye, quand elle ne tombe pas en panne sèche. Deuxième constat : l’équipe gouvernementale actuelle semble dans l’incapacité de trouver des solutions aux problèmes les plus prosaïques qui se posent aux Algériens. 

Et le premier à exprimer son insatisfaction est le chef de l’État qui, à l’occasion du dernier Conseil des ministres, a critiqué l’action de l’équipe de Djerad. Il reste qu’un bon diagnostic ne suffit pas à lui seul. Il faut un vrai remède aux très sérieux problèmes qui se posent à la nation et surtout une réelle volonté de dégraisser le mammouth. Autrement dit, le discours doit être suivi d’actes et de vraies recettes à même d’éteindre, un tant soit peu, le volcan qui couve.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00