Éditorial

Des lingots pour quelle contrepartie ?

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Hamid SAIDANI Publié 10 Janvier 2021 à 09:12

Le mal fait à l’Algérie par le système Bouteflika  continuera d’impacter la vie nationale pour longtemps. Jamais, depuis l’indépendance du pays, un règne n’a été marqué par une telle expansion de la grande corruption, minant les plus hautes institutions de la République. Les révélations faites hier par un des hommes liges du président déchu, à l’occasion du procès de l’automobile et du financement de la campagne du 5e mandat, ont de quoi choquer. En voulant se défendre des accusations de corruption qui pèsent sur lui, l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia s’est, au contraire, enfoncé gravement en ouvrant une page jusque-là inconnue de la gouvernance façon Bouteflika. 

L’audience d’hier à la cour d’appel d’Alger a, en effet, permis de percer le mystère de la bagatelle de 30 milliards de centimes trouvés dans un des comptes d’Ouyahia, lors de l’instruction du dossier. L’argent proviendrait donc de cadeaux faits par des émirs des pays du Golfe à l’occasion de leurs nombreuses escapades dans notre pays pour s’adonner à leur passion favorite : la chasse. Et il ne s’agit pas de simples présents offerts par des personnalités amies comme cela est de tradition dans les relations diplomatiques. Ouyahia, à lui seul, a bénéficié de 60 lingots d’or.

Rien que ça ! On ne sait pas la nature et la quantité de présents distribués aux autres responsables de l’État. Les émirs du Golfe ne lésinent, visiblement, pas sur les moyens. Mais est-ce juste pour avoir le droit de chasser l’outarde et la gazelle qu’ils se montrent aussi généreux avec nos gouvernants ? Ces émirs ont-ils pu accéder à des avantages au bénéfice des entreprises de leurs pays respectifs ? Plusieurs sociétés émiraties et qataries, notamment, se sont installées en Algérie, durant le règne de Bouteflika. 

Certaines ont même pu mettre la main sur des entreprises nationales prospères, à l’image de la SNTA, fabricante de cigarettes, offerte sur un plateau d’argent à un obscur entrepreneur émirati. Les Qataris, eux, ont pu prendre avec une facilité déconcertante le site sidérurgique de Bellara, pourtant convoité par des opérateurs nationaux. On ne peut imaginer un instant que l’immense générosité des émirs du Golfe à l’égard de nos gouvernants puisse exister sans un retour sonnant et trébuchant.

En tout cas, les Algériens sont en droit de poser la question et d’avoir des réponses sur d’éventuels autres privilèges reçus par ces invités d’un genre spécial en contrepartie des précieux présents servis aux responsables algériens. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00