Éditorial

Le champ des possibles

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Hassane OUALI Publié 14 Janvier 2021 à 09:28

À partir d’aujourd’hui, votre quotidien accueille dans ses colonnes le célèbre écrivain Kamel Daoud qui, deux fois par mois, raconte l’Autre Algérie. Celle à laquelle les Algériens aspirent. L’Algérie contrariée, blessée et malmenée. Mais aussi celle qui se réalise au quotidien, dans la difficulté, le silence et loin des projecteurs. Loin des manichéismes stérilisants, des enfermements dogmatiques et de pensées sacrées, l’intellectuel peut bien labourer le champ des possibles.

Et c’est particulièrement dans cette phase de confusion que traverse le pays, qu’il devient impérieusement nécessaire d’engager des réflexions de fond, de nourrir les espérances, d’inventer l’avenir. Si au temps de la domination autoritaire, la prise de parole — rare — d’un intellectuel était cruciale et décisive, paradoxalement, aujourd’hui, l’excédent de la parole, libérée et démultipliée, peine à combler le déficit de compréhension des grands enjeux sociétaux. De nos réalités tout simplement.

Et c’est là justement qu’ intervient la fonction des penseurs et des intellectuels. Nourrir l’imaginaire, fertiliser la pensée et repousser les frontières de l’interdit jusqu’à rendre possibles les utopies. Il ne peut y avoir de projet ambitieux pour l’Algérie si l’on s’acharne à tarir les sources d’idées novatrices et iconoclastes. 

C’est pour cela que la société a besoin de faire toute la place à ses libres penseurs et autres  agitateurs d’idées au lieu de dérouler le tapis rouge-vert à ceux qui s’emploient avec force à renvoyer l’Algérie aux siècles obscurs. La grande bataille à engager n’est pas seulement politique, elle est d’abord sociétale, celle des idées… progressistes. Il est inquiétant d’observer comment les concessions octroyées par des élites politiques et sociales ont conduit vers les abîmes. Des élites dont le souci majeur est de ne pas déplaire aux “muftis” du coin.

De ne pas froisser la sensibilité de “l’imam” érigé en codificateur des règles supérieures aux lois positives qui, du reste, sont de la même veine. De reculs en renoncements, la société s’est installée dans un climat de soumission aux incantations les plus folles qui risquent de compromettre les aspirations portées par des millions d’Algériennes et d’Algériens.

Cependant, la bataille n’est pas perdue et l’espoir est toujours de mise. Mais, il faut l’alimenter sans cesse pour lui donner corps, sens et contenu. Dans cette œuvre, l’apport des intellectuels est capital. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00