En moins d’une semaine et face au nombre de décès et de cas de contamination, de plus en plus important, la campagne de vaccination s’est accélérée à travers la wilaya de Tizi Ouzou.
De 89 000 primovaccinés annoncés, le 26 juillet dernier, par le directeur de la santé, Mohamed Mokhtari, qui intervenait lors de la session ordinaire de l’APW, la wilaya de Tizi Ouzou est passée, au 30 juillet, à 138 046 personnes ayant reçu leur première dose de vaccin depuis le début de la campagne de vaccination, a-t-on appris des sources à la même Direction de la santé. Selon nos sources, ce sont près de 40 000 personnes supplémentaires qui ont été vaccinées en moins d’une semaine, se rapprochant ainsi du pari de 10 000 vaccinations quotidiennes promises par les autorités sanitaires de la wilaya qui voulaient mettre à profit l’engouement de la population sur la vaccination à travers tout le territoire de la wilaya.
En effet, après avoir connu un début très timide, pour ne pas dire insignifiant, à son lancement début février dernier lorsque vaccin était servi à doses homéopathiques, la campagne de vaccination a connu une généralisation depuis mi-juin dernier. Sauf que l’engouement des citoyens n’était pas au rendez-vous.
Comme à quelque chose malheur est bon, le rebond fulgurant des cas de contamination qui a plongé la région dans une crise sanitaire inédite n’a pas tardé à changer la donne. La ruée sur les centres de vaccination installés pratiquement dans toutes les communes de la wilaya ne cessait de devenir importante au fur et à mesure que la situation sanitaire se dégradait. Aujourd’hui, la vaccination a dépassé le taux de 10% de la population globale de la wilaya de Tizi Ouzou qui compte 1,2 million d’habitants. Il se rapprocherait même du taux de 15% si on vient à ne pas comptabiliser la frange n’ayant pas l’âge de se faire vacciner.
Sauf que pour atteindre l’immunité collective, le directeur de la santé publique a expliqué qu’il faut que la vaccination atteigne 30% de la population. Pour ceux qui ne sont pas encore vaccinés, souligne notre source, la wilaya de Tizi Ouzou vient de bénéficier d’un nouveau quota de vaccins qui est de 181 430 doses qui viennent s’ajouter aux 159 386 déjà disponibles. Mais en dépit de cette accélération de la vaccination, la wilaya de Tizi Ouzou est loin de sortir de la zone de danger tant que le nombre de personnes ayant reçu leur deuxième dose du vaccin, pour ainsi être prémunies, est loin d’être important.
Selon notre source, seules 21 340 personnes ont reçu leur deuxième dose au 30 juillet dernier. Si la vaccination poursuit son accélération, c’est en revanche la disponibilité de l’oxygène médical qui continue de poser un sérieux problème dans les structures de santé de la wilaya. À titre d’exemple, durant la journée du 30 juillet, sur les 17 000 litres d’oxygène liquide commandés par la Direction de la santé auprès de l’opérateur Linde Gaz, seuls 8 800 litres ont été servis, et sur les 441 obus devant contenir 17 640 litres, seulement 204 obus contenant 8 160 litres ont pu être obtenus. Selon le député Ouahab Aït Menguellet, qui se mobilise quotidiennement pour acquérir de l’oxygène au profit des hôpitaux de la région, la crise de la disponibilité de l’oxygène dans les hôpitaux du pays n’est pas liée seulement à un problème de production ou de distribution, mais aussi à une crise de confiance entre les producteurs privés qui ont peur de ne pas recevoir leur dû et les gestionnaires des structures de santé qui se retrouvent inhibés par le code des marchés publics.
“Il est plus que jamais nécessaire de dépénaliser l’acte de gestion et de libérer les initiatives, et aussi d’accorder toutes les facilitations nécessaires à ceux qui se sont mobilisés pour acquérir, de l’étranger, des moyens de production d’oxygène au profit des hôpitaux, et donc des malades”, interpelle-t-il les autorités du pays, non sans saluer les opérateurs économiques qui ne lésinent pas sur leurs moyens pour contribuer à cette œuvre, ainsi que la population pour l’élan de solidarité et de prévention initié aux quatre coins de la wilaya.
Samir LESLOUS
