L’affaire de l’internaute et étudiant Walid Kechida, 25 ans, poursuivi pour les chefs d’accusation d’“atteinte à corps constitués”, “atteinte aux agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions”, “outrage et offense au président de la République” et “atteinte aux préceptes de la religion conformément aux articles 144, 144 bis, 144 bis 2 et 146 du code pénal”, a été rejugée, hier, à la cour de Sétif, après l’appel interjeté par le collectif de défense composé de neuf avocats.
Le procureur a requis la confirmation du verdict prononcé en première instance, à savoir trois ans de prison ferme et 500 000 DA d’amende. Le verdict de l’affaire, qui s’est déroulée autour d’une large mobilisation citoyenne en solidarité avec le détenu, a été mis en délibéré.
Il sera prononcé dimanche prochain. Hier, le collectif de défense a été renforcé par l’adhésion, en guise de solidarité avec leurs confrères, de 11 nouveaux avocats, dont le bâtonnier de la région de Sétif et président de l’Union des avocats, Ahmed Saï.
Le procès, qui s’est ouvert vers 11h et qui a duré presque deux heures, a été ponctué par les plaidoiries des avocats venus de Tizi Ouzou, d’Alger, de Constantine, d’Annaba, de Béjaïa et de Sétif, qui se sont focalisées sur le fait que le verdict prononcé par le tribunal à l’encontre de leur client a été très lourd et choquant car, ont-ils estimé, s’agissant des chefs d’accusation, il s’agit simplement de la liberté d’expression.
“Nous avons constaté que le juge a été compréhensif. Notre client s’est aussi défendu en indiquant qu’en aucun cas il n’avait l’intention de nuire à quiconque, tout en clamant son innocence des chefs d‘inculpation retenus contre lui”, nous a déclaré, au sortir de la cour de Sétif, Me Betka Fouad, membre du Collectif d’avocats défendant les détenus du Hirak.
De son côté, Me Leïla Bougherara, avocate à la cour d’Annaba, a indiqué à Liberté : “Nous sommes venus dans le cadre de la campagne de solidarité avec nos confrères composant le Collectif d’avocats et, du coup, avec Walid Kechida, détenu depuis plus de huit mois. L’audience s’est déroulée dans de très bonnes conditions et le juge a été très compréhensif. Je peux vous affirmer que nous sommes confiants et très touchés, car Walid Kechida n’a cessé de répéter qu’il est opprimé.”
FAOUZI SENOUSSAOUI
Précision
Dans notre édition de jeudi et de samedi derniers, nous avions cité le dénommé Mohamed Bouchama comme étant accusé dans l’affaire de l’autoroute Est-Ouest. Il s’avère que cette information est totalement erronée. M. Bouchama n’est pas cité dans le dossier. Accusé lorsque l’affaire a éclaté en 2015, il a été totalement innocenté. Toutes nos excuses au concerné.