L’Actualité PLUS DE TROIS MOIS APRÈS SON RAPPEL SUR FOND DE GRAVE CRISE DIPLOMATIQUE

Antar Daoud reprend ses fonctions à Paris

  • Placeholder

Farid BELGACEM Publié 06 Janvier 2022 à 00:41

© D. R.
© D. R.

Après plusieurs mois de crise diplomatique inégalée entre les deux pays, les relations entre l’Algérie et la France sont en train de revenir, petit à petit, à la normale. Des geste consentis par l’Élysée ont suffi pour détendre, un tant soit peu, l’atmosphère et inciter Alger à y mettre du sien.

En effet, l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, rappelé à Alger pour consultation, au plus haut de la crise entre les deux pays, reprendra, aujourd’hui, ses fonctions à Paris. “Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a reçu mercredi (hier, ndlr) l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, qui reprendra ses fonctions à Paris”, a annoncé, hier, la présidence de la République dans un communiqué.

Les rapports entre les deux pays avaient commencé à se détériorer à la suite de la décision de la France de réduire drastiquement la délivrance des visas accordés aux ressortissants algériens. Une mesure qui s’applique également au Maroc et à la Tunisie, mais qui a profondément courroucé la partie algérienne. Paris justifiait la mesure par la position intransigeante d’Alger concernant les laissez-passer consulaires permettant le retour des immigrés clandestins dans le pays.

Ensuite, il y a les chiffres communiqués par le ministère français de l’Intérieur, et selon lesquels, l’Algérie a délivré 31 laissez-passer consulaires entre janvier et juillet 2021 pour 7 731 obligations de quitter la France (OQTF) prononcées, et 22 expulsions réalisées, soit un taux d'exécution de 0,2%. Ces statistiques ont également provoqué la colère d’Alger qui a estimé que ces chiffres étaient erronés.

Les choses se sont davantage corsées lorsque le président français, Emmanuel Macron, a parlé, lors d’une rencontre avec des étudiants, de “rente mémorielle” du pouvoir algérien. Ce cocktail explosif a poussé l’Algérie à répliquer par le rappel de son ambassadeur Mohamed Antar Daoud. Mais pas seulement ! Alger a immédiatement convoqué l’ambassadeur français à Alger pour demander des explications.

La tension s’installe donc durablement entre Alger et Paris. En réaction ensuite aux propos jugés “inacceptables” de M. Macron, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, décrète la fermeture de l’espace aérien national à tous les avions militaires français.

“Les déclarations de Macron constituent une atteinte inacceptable à la mémoire de 5 millions 630 mille martyrs qui ont consenti le sacrifice suprême, à travers une résistance courageuse contre la colonisation française, entre les années 1830 et 1962”, a tempêté la présidence de la République en réponse aux propos de Macron.

Un mois plus tard, l’Élysée consentait une déclaration pour tenter de désamorcer une crise diplomatique aiguë. “Le président de la République regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés”, a déclaré l’Élysée, affirmant que “le président Macron a le plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l’Algérie”. Mais la sortie de l’Élysée n’a pas suffi à calmer la colère d’Alger.

En novembre, M. Tebboune avait souligné, dans une déclaration à un journal allemand, qu’“on ne touche pas à l’histoire d’un peuple et on n’insulte pas les Algériens”, non sans prévenir qu’il ne fera pas le “premier pas” pour apaiser les tensions.

Il aura fallu la venue, début décembre dernier à Alger, du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, pour que, finalement, l’on entrevoie un début de détente.

Lors de son déplacement à Alger, M. Le Drian avait affirmé que sa visite en Algérie avait pour objectif de “renouer une relation de confiance marquée par le respect de la souveraineté de chacun”, exprimant son souhait de travailler à “lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays”.

“La France et l’Algérie ont des liens profonds animés par la densité des relations humaines entre Algériens et Français, et ancrés dans une Histoire complexe”, avait souligné M. Le Drian.

Le retour de l’ambassadeur algérien à Paris pourrait être l’élément permettant d’entamer la normalisation des rapports entre les deux pays après un épisode somme toute très tendu, frôlant la rupture.   
 

FARID BELGACEM

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00