L’Actualité Pr Belkacem Bioud, médecin-chef du Pôle pédiatrique Derradji-Bouattoura de Sétif

“Beaucoup de personnes transportent le virus sans le savoir”

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Faouzi SENOUSSAOUI Publié 29 Novembre 2021 à 10:11

© D.R
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Le Pr Belkacem Bioud, médecin chef du pôle pédiatrique Derradji-Bouattoura de Sétif (Kaâboub), explique dans cet entretien les symptômes de la bronchiolite, la contribution des parents dans la prise en charge de la maladie, ainsi que les différentes mesures de prévention, dont les gestes à adopter et ceux à éviter pour empêcher la propagation du virus responsable de cette maladie des nourrissons.

Liberté : Comment définit-on la bronchiolite ?     

Pr Belkacem Bioud : La bronchiolite aiguë est une infection respiratoire d’origine virale, très contagieuse, due majoritairement au virus respiratoire syncytial (VRS) qui affecte les petites bronches (bronchioles). Elle touche principalement les enfants de moins de 2 ans ; 30% des nourrissons de moins de 2 ans sont touchés chaque hiver. Elle se transmet directement, de personne à personne, par les sécrétions bronchiques (toux, éternuements, postillons…) ou par un contact physique (comme un baiser), ou indirectement, via les mains ou des objets contaminés par la salive. 
Les adultes et les grands enfants porteurs du virus respiratoire syncytial n’ont habituellement aucun signe ou ont un simple rhume. Ainsi, beaucoup de personnes transportent le virus et sont contagieuses sans le savoir.

Quels sont les symptômes de la bronchiolite ? Est-ce une maladie grave ?

Généralement, au départ, le nourrisson commence par avoir un simple rhume, ou une rhinopharyngite qui peut être accompagnée d’une légère fièvre ; puis, progressivement, une toux sèche apparaît, suivie d’une gêne respiratoire, caractérisée par une respiration rapide et sifflante. Parfois, l’enfant a des difficultés à manger et à dormir. Dans la très grande majorité des cas, la bronchiolite est bénigne et guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours, mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines. 
Cependant, cette maladie peut provoquer des passages aux urgences pour les nourrissons, et il est fortement recommandé de consulter en cas de symptômes. Il est à rappeler que 2 à 3% des nourrissons de moins d’un an sont hospitalisés chaque année pour une bronchiolite sévère. Moins de 1% des enfants contaminés décèdent.

Quel est la contribution des parents dans la prise en charge de la bronchiolite ?

Il est vrai que la prise en charge de la bronchiolite est basée en grande partie sur l’éducation sanitaire des parents, alors qu’ils se retrouvent bien souvent démunis et inquiets sur les mesures à prendre. Ils doivent adhérer aux mesures préconisées lors de la consultation, comme la désobstruction nasale avec du sérum physiologique, la lutte contre la déshydratation en donnant à l’enfant de l’eau et en continuant à l’alimenter normalement, en fractionnant les repas s’il a des difficultés à manger. L’aération régulière de la pièce (19°C) fait aussi partie de la prise en charge, avant de passer aux médicaments contre la fièvre, comme le paracétamol. Les antitussifs et les fluidifiants bronchiques sont contre-indiqués chez le petit enfant. 
Les parents doivent être attentifs à l’évolution de l’état de santé de leur enfant et retourner chez le médecin s’il présente un battement des ailes du nez ou se met à respirer plus rapidement, si sa température augmente, s’ils ne parviennent pas à le nourrir ou à le faire boire suffisamment, ou si l’enfant change de comportement (s’il devient par exemple moins réactif, s’il pleure beaucoup…).

Y a-t-il des mesures préventives à prendre pour éviter la contamination ?

Dans la mesure où ce virus est très contagieux, il y a certes des gestes à adopter et d’autres à éviter. En effet, il est recommandé de garder le nourrisson à la maison pendant toute la phase aiguë de la bronchiolite. Selon l’évolution de la maladie, le retour en collectivité est généralement possible au bout de cinq à dix jours. On ne le répétera jamais assez, l’allaitement maternel protège l’enfant contre les infections respiratoires, entre autres la bronchiolite aiguë. La lutte contre le tabagisme passif est le maillon principal dans la prévention, car cela aggrave la maladie et favorise la rechute et le passage à l’asthme. 
Des mesures d’hygiène sont recommandées, comme le lavage des mains pendant 30 secondes avec de l’eau et du savon avant et après le change et avant la tétée, le câlin, le biberon, le repas, ou en utilisant une solution hydroalcoolique s’il n’est pas possible de se laver les mains. Les biberons, les sucettes, les couverts ou les jouets doivent être à usage personnel. Il faut aussi rappeler que lorsque l’on est soi-même enrhumé, il faut se couvrir la bouche. Quand on tousse ou éternue, on doit le faire dans le pli du coude ou de la manche. Il est recommandé deporter un masque quand on s’occupe de son bébé et d’éviter de l’embrasser sur le visage et sur les mains.

 

Entretien réalisé par :  Faouzi. SeNOUSSAOUI

 

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