L’Actualité Lettre ouverte aux institutions publiques et à la société

Contre la banalisation des violences faites aux femmes

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Rédaction Nationale Publié 21 Mai 2021 à 23:56

Combien faudra-t-il encore d’agressions, de viols, d’assassinats de femmes, de tentatives de féminicides pour qu’enfin ces crimes deviennent des interdits fondamentaux pour l’État, premier garant de l’intégrité des individus ?

Combien faudra-t-il encore d’agressions, de viols, d’assassinats de femmes et de tentatives de féminicides pour que ces crimes soient condamnés à la mesure des blessures occasionnées aux femmes victimes ?  Ces neuf enseignantes à Bordj Badji-Mokhtar, originaires d’Adrar et qui résident à l’intérieur de l’établissement scolaire, avaient déjà été menacées et agressées.

Les autorités locales avaient pourtant été informées de l’insécurité qui règne dans cette région, ciblant particulièrement les femmes enseignantes venues d’Adrar. Elles viennent à nouveau d’être sauvagement attaquées, subissant des violences sexuelles et physiques à l’arme blanche. Quant à l’enfant de l’une d’elles, il a été terrorisé, pris en otage et utilisé comme arme contre ces femmes. 

C’est pourquoi la responsabilité de l’État, garant de la sécurité des personnes et qui n’a pas joué son rôle, est engagée totalement et sans équivoque. La société en est également responsable, lorsqu’elle banalise et tente de justifier ces horreurs en faisant porter la responsabilité aux victimes.

Ces violences extrêmes révèlent que les femmes ne sont en sécurité nulle part, sur tout le territoire national, risquant leur vie en toute circonstance, y compris au sein même d’une institution, sur les lieux mêmes de leur travail.

Rien n’a changé, et ces violences nous rappellent malheureusement les victimes de viols collectifs de la période terroriste, les douze enseignantes assassinées près de Bel-Abbès, les travailleuses de Hassi Messaoud cible d’expéditions punitives par des centaines d’hommes déchaînés à la suite de discours incitant à la haine, cette femme d’Ouargla dont le fils a été brûlé vif par des pyromanes et toutes les agressions contre des femmes seules. 

C’est l’absence des institutions publiques, favorisant l’impunité, qu’on constate à chaque fois, et l’absence de politique réelle et convaincante de prévention de cette violence faite aux femmes. Elle est le produit du statut intenable de mineure à vie et de toutes les discriminations que les femmes subissent quotidiennement.

Les services de sécurité viennent d’“inventer” un nouvel abus d’autorité contre les citoyennes majeures, arrêtées lors des marches pacifiques du Hirak, maintenues en garde à vue jusqu’à ce que leur wali se présente pour leur éventuelle libération. Il faut dénoncer énergiquement cet abus et ce comportement illégal de la part d’institutions publiques censées garantir leurs droits. 

Nous manifestons notre solidarité indéfectible aux victimes
Comité de solidarité avec les enseignantes de Bordj Badji-Mokhtar

Signataires
Face : Femmes algériennes pour un changement vers l’égalité Collective féministe d’Alger 
Association Djazaïrouna des familles des victimes du terrorisme 
Réseau Wassila/Avife
JFA : Journal féministe algérien 
Fard : Femmes algériennes revendiquant leurs droits (Oran)
Kelmetna - Podcast féministe DZ 
Rafd : Rassemblement algérien des femmes démocrates
Collectif des femmes de Constantine 
FEM : Féministes émancipées en marche
Sawt Nsaa (Constantine)
Tbd Algeria : Tomorrow is a better day 
Fondation pour l’égalité/Ciddef
AEF : Agir ensemble pour l’émancipation des femmes 
Femmes en communication 
Collectif libre et indépendant des femmes de Béjaïa 
Militantes femmes du Parti socialiste des travailleurs (PST)
SOS, femmes en détresse 
Afad : Association Femmes Action 
Cnuac : Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement 
Café littéraire de Bejaïa
Association Bruit des mots 
Algerian Feminism Times 
Association Rachda
IPDFE : Initiatives pour la protection des droits des femmes et des enfants
Hadjer Tennah, professeure au collège à Raggane et militante 
Fatma Boufenik, enseignante, chercheure à l’université Oran 2 et militante féministe 
Amina Cheballah, militante féministe 
Myassa Messaoudi, écrivaine et militante féministe
Lynda Djouaher, Assirem n yellis n Djerdjer (Tizi Ouzou)
Samia Ammour, militante féministe

 

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