L’Actualité DEMANDE DE REMISE EN LIBERTÉ REFUSÉE POUR CINQ MILITANTS POLITIQUES

DE NOMBREUX MANIFESTANTS ARRÊTÉS DEVANT LA COUR DE TIZI OUZOU

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Samir LESLOUS Publié 12 Juillet 2021 à 22:58

© D. R.
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La chambre d’accusation a rejeté, hier, en appel, la demande de mise en liberté provisoire des cinq militants politiques, à savoir Hamou Boumedine, Bouaziz Aït Chebib, Belaïd Ammar-Khodja, Hocine Azem et Boussad Becha.

Le rassemblement initié, hier, devant le siège de la cour de justice de Tizi Ouzou en soutien aux cinq militants politiques placés sous mandat de dépôt le 27 juin dernier par le juge instructeur près le tribunal de Drâa El-Mizan, a été sauvagement réprimé par la police qui a opéré, selon des témoins oculaires, de nombreuses interpellations parmi les manifestants.

Alors qu’à l’intérieur de la cour, la chambre d’accusation devait statuer en appel sur l’ordonnance de mise sous mandat de dépôt des cinq militants en question, à savoir Hamou Boumedine, Bouaziz Aït Chebib, Belaîd Ammar-Khodja, Hocine Azem et Boussad Becha, à l’extérieur, le dispositif policier déployé procédait à l’interpellation de toutes les personnes suspectées d’être venues pour participer au rassemblement de soutien.

Selon les présents sur les lieux, les premiers manifestants venaient à peine d’arriver devant le siège de la cour que les policiers sont intervenus pour les cueillir et les conduire ensuite au commissariat.

D’autres vagues de manifestants arrivent, mais il était impossible d’accéder à la place faisant face au siège de la cour en raison de l’important dispositif policier déployé tout autour. Ils commencent à se rassembler à une centaine de mètres plus loin, mais là aussi, ils ne tarderont pas à faire l’objet d’un nouvel assaut de la police.

Plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux montraient une véritable opération de chasse à l’homme. Selon les témoins, il y aurait au moins une quarantaine de manifestants interpellés.

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), parmi les personnes interpellées figureraient Abdenour Abdeslam, Sofiane Mehdeb, Brahim Tayeb, Sekoura Aït Belkacem, Khaled Tazaghart et plusieurs membres des familles des détenus d'opinion. Jusqu’en milieu d’après-midi, aucune des personnes interpellées n’avait encore été relâchée.

Pour rappel, les cinq militants concernés sont poursuivis pour de lourdes charges, dont des délits et des faits criminels, sur la base de l’article 79 du code pénal et l’article 87 bis mis en vigueur suite à l’ordonnance présidentielle du 9 juin 2021 et publié dans le Journal officiel n°45.

Parmi les griefs retenus à leur encontre figurent “l’appartenance à organisation terroriste”, “atteinte à l’unité nationale, à la stabilité des institutions et à leur fonctionnement”, “incitation et quête d’arriver au pouvoir ou de changer le système de gouvernance par des procédés anticonstitutionnels et atteinte au Prophète”.

Le jour même de leur mise sous mandat de dépôt, l’avocat Me Kaci Rahem a expliqué que les faits pour lesquels ils sont poursuivis remontent à avant la promulgation de la loi en question.

Au lendemain de leur mise sous mandat de dépôt, le parquet de Drâa El-Mizan a rendu public un communiqué à travers lequel, il expliquait que l’interpellation de ces cinq personnes “fait suite à une plainte déposée par 64 citoyens du village d’Aït Abdelmoumène, dans la commune de Tizi n’Tléta, pour atteinte au Prophète et profanation du Coran, pour avoir insulté l’islam et l’État et menacé des citoyens du village via une page Facebook”. 
 

Samir LESLOUS

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