L’Actualité AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Des Américains prospectent en Algérie

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Arezki M. Publié 17 Janvier 2022 à 22:50

Ismael Chikhoune, président du Conseil d’affaires algéro-américain. © D. R.
Ismael Chikhoune, président du Conseil d’affaires algéro-américain. © D. R.

Les investisseurs américains dans le secteur de l’agriculture en visite depuis  le  15  janvier  en  Algérie  pour  explorer  les  opportunités de partenariat   dans  divers  segments,  s’intéressent  au  potentiel  de produits  biologiques  et  expriment  clairement  leurs  intentions de parvenir à  des coopérations  durables  dans  le  but  d’exporter vers l’international. 

C’est ce qui ressort de la rencontre tenue toute la journée d’hier, lundi, à l’hôtel Méridien à Oran entre une délégation de 14 opérateurs américains dans le domaine de l'agriculture et des sociétés et des agriculteurs algériens.

Cette rencontre a été organisée par le Conseil d'affaires algéro-américain (USABC) avec le support de l’ambassade d’Algérie à Washington, pour “dynamiser les partenariats entre les Américains et les agriculteurs algériens dans le secteur de l’agriculture”.

Le président & CEO du Conseil d’affaires algéro-américain (USABC), Ismael Chikhoune, précise que cette tournée se fixe pour objectif de “booster les relations économiques entre les deux pays à travers des accords et des partenariats durables et gagnant-gagnant dans le secteur de l’agriculture biologique où des grandes possibilités existent en particulier en arboriculture et en céréaliculture”. 

“Nous avons commencé dans le Conseil d’affaires algéro-américain pour l’exercice 2022 avec le secteur de l’agriculture. Nous avons ramené 14 agriculteurs américains dans différents segments de l’agriculture, c’est-à-dire ceux qui font le design de la ferme de vache laitière, ceux qui gèrent ces élevages, ceux qui font l’irrigation des sols et ceux qui sont spécialistes dans l’aliment de bétail et aussi dans le matériel agricole.

Il y a un intérêt croissant du côté américain pour l’investissement dans le secteur de l’agriculture en Algérie. On aurait pu avoir une délégation plus forte de 25 opérateurs mais à cause de la pandémie de Covid-19 et à cause également de la difficulté d’arriver en Algérie, seuls 14 opérateurs ont fait le déplacement”, affirme notre interlocuteur tout en enchaînant que “cette tournée d’opérateurs américains est une première en Algérie”.

“Habituellement, nous invitons des Américains à Alger et les agriculteurs algériens viennent les voir, mais cette fois-ci nous avons préféré envoyer les Américains dans les différentes régions d’Algérie. Nous avons commencé par Oran puis, en fin d’après-midi, nous nous envolerons vers Annaba puis Guelma, El-Oued, Khenchela et Hassi Messaoud, pour revenir ensuite à Alger samedi prochain 22 janvier où il est prévu une conférence à l’hôtel Aurassi avec des présentations le matin puis des rencontres B2B avec des agriculteurs du centre de l’Algérois.

Donc voilà ce que  nous  voulions  faire c’est-à-dire permettre aux opérateurs américains de voir sur le terrain  ce  que l’agriculteur algérien produit et dans quelles conditions : fermes traditionnelles, familiales ou de grandes sociétés ? Nous avons eu hier (dimanche 16 janvier, ndlr) la chance de commencer par Oran.

La délégation s’est rendue dans  des fermes et des élevages de vaches en Oranie. À Sidi Bel-Abbès, nous avons visité une ferme d’arboriculture et les Américains ont été plus qu’étonnés. Je pense, moi qui connais très bien la Californie, que cet agriculteur algérien fait les choses dans les règles de l’art. C’était magnifique de voir 500 hectares travaillés parfaitement pour le raisin, le pommier et d’autres arbres fruitiers. Le travail de cet agriculteur a énormément impressionné les Américains.

Il y a un potentiel et les agriculteurs algériens savent faire beaucoup de choses. Mais aujourd’hui il faut passer à un autre stade et produire plus. Il faut sortir de la petite ferme familiale et voir un peu plus grand pour d’abord satisfaire les besoins du marché local puis aller vers l’export des produits agricoles avec l’aide de nos partenaires américains”, soutient le président & CEO du Conseil d’affaires algéro-américain (USABC). La délégation américaine s’est rendue ensuite à la commune de Misserghine où elle a visité la ferme du père Clément.

“Les Américains ont été étonnés de voir cette clémentine qui était totalement biologique. Ils ont apprécié la fraîcheur et la qualité de cette mandarine. Ce produit biologique est très demandé aux États-Unis. C’est un marché pour l’Algérie d’exporter cette mandarine aux USA. Les Américains ont remarqué aussi qu’il y avait beaucoup de produits ‘bio’ en Algérie qui sont très demandés aux USA et donc voilà une niche où notre pays peut se placer parfaitement sur le marché américain. Ils (Américains) savent que les agriculteurs algériens n’utilisent pas beaucoup d’engrais chimiques. C’est cela qui va faire notre label biologique ou organique comme on l’appelle aux USA. Je pense qu’il y a de grandes possibilités de partenariat entre les deux parties. C’est notre mission dans le Conseil d'affaires algéro-américain de mettre en relation les investisseurs des deux parties (…) avec le but, évidemment, d’arriver à des partenariats pour que tout le monde soit gagnant”, affirme notre interlocuteur.

Le président du Conseil d’affaires algéro-américain estime que la partie algérienne peut bénéficier de l’expertise et de l’expérience américaines pour l’exploitation des grandes surfaces très productives avec les nouvelles technologies dans le but de rationaliser les ressources.

“On veut aller vers une agriculture durable pour rationaliser l’eau et éviter les déperditions”, souligne notre source. Ismaël Chikhoune s’est montré optimiste quant à l’avenir de la coopération bilatérale dans le domaine de l’agriculture entre les États-Unis et l’Algérie.

“Inch’ Allah ! Il y aura des discussions avancées dans les B2B. Nous avons prévu de ramener cette année deux délégations américaines en Algérie. En mai prochain, nous comptons organiser un séjour pour les agriculteurs algériens aux USA.

Ils visiteront quatre États (l’Utah, l’Ohio, le Texas et la Californie)”, confie notre interlocuteur. Interrogé sur l’existence de partenariats effectifs actuellement en Algérie avec les Américains, il a révélé que plusieurs opérateurs américains ont investi en Algérie dans divers segments. “Bien sûr, il existe des partenariats entre les deux parties.

Il y a, à titre d’exemple, la société américaine Atlas Group qui est de Houston au Texas. Cette société américaine a récupéré le projet de Gassi Touil (Hassi Messaoud), elle produit de grandes quantités de céréales qui sont vendues ensuite à l’OAIC. Elle est aussi l’un des plus grands producteurs de betterave sucrière. Cette récolte a donné d’excellents résultats.

Cette société américaine travaille depuis deux ans. Nous n’avons pas fait trop de bruit là-dessus, mais sachez que c’est un partenariat qui est en train de réussir. Pour nous, c’est une success story et nous parlons énormément aux USA de ce partenariat qui a bien marché.

Notre objectif désormais est de multiplier les rencontres entre les deux rives pour arriver à un véritable partenariat durable. L’Algérie a un grand potentiel, elle recèle un sol extraordinaire au Nord comme au Sud.

Les Américains veulent aussi profiter de l’emplacement stratégique de notre pays pour conquérir de nouveaux marchés en Europe et en Afrique”, conclut notre source. 

 

Arezki M.

 

 

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