Une semaine après la date officielle de la rentrée scolaire, plusieurs établissements scolaires de la wilaya de Béjaïa se trouvent être paralysés par des mouvements de grève pour des raisons diverses.
La surcharge des classes due principalement au sureffectif d’élèves, l’augmentation de la charge de travail des enseignants qui se traduit par un emploi du temps chargé, le déficit en encadrement administratif, notamment de chefs d’établissement, l’inextricable situation des logements de fonction…, sont autant de problèmes qui perturbent sérieusement la reprise des cours dans cette région.
Si certains établissements scolaires souffrent d’un manque flagrant de personnels tant pédagogique qu’administratif, d’autres écoles font face à un sureffectif d’élèves par rapport au nombre d'enseignants existants.
L’exemple le plus édifiant demeure le lycée El-Hammadia (ex-Polyvalent), sis au chef-lieu de wilaya, considéré comme le plus important établissement de la wilaya de Béjaïa, eu égard au nombre d’élèves qui dépasse les 2 100.
En effet, le collectif des enseignants de ce lycée est en grève illimitée depuis le dimanche 26 septembre dernier pour dénoncer “un cumul de problèmes” auxquels les responsables du secteur tardent à trouver des solutions idoines.
Selon le représentant de la section Cnapeste du même établissement, Omar Aïssat, le nœud gordien qu’il faudra trancher pour dénouer cette situation conflictuelle reste “l’ouverture d’une vingtaine de nouveaux postes budgétaires”, en vue de renforcer l’effectif du personnel enseignant.
En outre, les enseignants grévistes se plaignent aussi de la surcharge de leur emploi du temps, dès lors qu’ils seront appelés à travailler jusqu’à 26 heures par semaine, alors que le volume horaire réglementaire pour un professeur d’enseignement secondaire (PES) est de 18 heures hebdomadaires, pouvant atteindre les 22 heures en cas de nécessité.
Par ailleurs, dans d’autres établissements, à l’instar du lycée de Bordj-Mira, dans la commune de Taskriout, et le CEM du village Turkine, à Aït Melloul, sur les hauteurs de la daïra de Tichy, le mouvement de grève déclenché par les enseignants est motivé par une seule revendication, à savoir le départ du directeur. C’est ce que nous a fait savoir, hier, le coordinateur de wilaya du Cnapeste, Slimane Zenati.
Au lycée de filles de Berchiche, dans la périphérie de la ville d’El-Kseur, c’est le responsable du service intendance qui se trouve dans le collimateur du collectif des enseignants.Ces derniers devraient tenir une assemblée générale extraordinaire aujourd’hui pour entériner la décision de leur section syndicale appelant à une grève illimitée à partir du dimanche 3 octobre.
Selon M. Zenati, les enseignants du lycée de Berchiche exigent le départ “inconditionnel” de leur intendant, accusé d’avoir servi du lait périmé aux jeunes filles internes.
Par ailleurs, le premier responsable du Cnapeste à Béjaïa déplore que d’autres établissements soient paralysés en raison de l’absence d’un directeur, citant le cas du lycée de Toudja et celui du CEM Akli-Khemissi de Béni Maouche.
En fait, le problème qui se pose avec acuité dans ce dernier établissement d’enseignement moyen, est lié à la situation inextricable dans laquelle se trouvent les logements de fonction.
“C'est vraiment désolant de constater que tous les logements de fonction du CEM de Béni Maouche sont indûment occupés par des gens étrangers au secteur de l’éducation nationale. Une situation qui a, d’ailleurs, fait fuir un nouveau directeur venu de la wilaya de Biskra”, regrette M. Zenati.
Enfin, les enseignants du CEM Chouhouda-Bouakkaz, sis à Ighil Ouazzoug, dans la banlieue béjaouie, sont en grève illimitée depuis le lundi 27 septembre pour dénoncer la surcharge des classes.
De son côté, le président de l’Association des parents d’élèves (APE) du même collège, Abdelouahab Ben Amsili, dénonce l’attitude du directeur de l’établissement qui a, selon lui, décidé de transférer quelque 175 élèves vers le nouveau CEM de Sidi Boudrahem, sans prendre le soin d’aviser leurs parents.
KAMAL OUHNIA