L’Actualité Ahmed Allali, SG du Syndicat UGTA du personnel du Commerce

“J’appelle le Premier ministre à intervenir”

  • Placeholder

Nabila SAIDOUN Publié 14 Janvier 2021 à 08:54

© D.R
© D.R

“Dans cet entretien, Ahmed Allali déplore le mutisme de la tutelle et n’hésite pas à le qualifier de “fuite en avant” face à des revendications légitimes.” 

Liberté : Votre grève intervient dans un contexte difficile. Pensez-vous avoir opté pour le bon timing ?

Ahmed Allali : J’insiste sur le fait que nos revendications sont d’ordre socioprofessionnel et reflètent le malaise des travailleurs du secteur du commerce. Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise période pour réclamer ses droits, et personne ne peut nous le reprocher tant ils sont légitimes. Les temps sont difficiles pour nous tous et c’est le ras-le-bol qui nous fait agir. Il faut rappeler aussi que nous avons eu droit à beaucoup de promesses non tenues. 

Pendant les quatre jours de grève, votre tutelle vous a complètement ignorés. Peut-on parler d’échec de la grève ?

Pas du tout. C’est même un grand succès. Le taux de suivi de notre mouvement, que ce soit pour celui mené les 3 et 4 janvier derniers ou pour celui renouvelé les 10, 11, 12 et 13,  s’élève à 87% dans de nombreuses wilayas. Dans d’autres, il a atteint les 100%. Certes, nous avons assuré le service minimum, mais il suffit de faire un tour sur le terrain pour constater de visu que les ports, aéroports et au niveau des postes frontaliers, la marchandise s’entasse sans que personne soit en mesure de la viser pour lui permettre de quitter les lieux. Cela engendre des pertes considérables pour les opérateurs économiques et ce n’est bon pour personne. Cela ne nous enchante pas, mais on ne nous a pas laissé le choix. Les travailleurs sont, d’ailleurs, déterminés, cette fois-ci, à user de leurs droits pour faire aboutir toutes leurs revendications. Et cette grande adhésion à la grève est pour nous autres, responsables de syndicat, un signal fort attestant du malaise grandissant des travailleurs du personnel du commerce qui sont convaincus qu’il existe de grandes injustices dans le secteur et qu’il ne faut ménager aucun effort pour changer les choses.   

Et par rapport à la légalité ou non de votre démarche ?

Nous sommes des syndicalistes rompus aux pratiques syndicales et jamais nous ne commettrons pareil impair. Nous avons fait les choses dans les règles de l’art du début à la fin allant de la consultation de la base (AG) jusqu’au préavis de grève déposé en bonne et due forme dans les délais impartis. Notre action est parfaitement réglementaire. Le ministère a, certes, tenté de nous perturber en recourant à la justice pour dissuader les grévistes et les intimider. En vain. Cela ne fait que nous conforter quant à la justesse de notre cause. Notre démarche est légale et nos revendications légitimes. Vous avez dû remarquer, d’ailleurs, que cette fois-ci, notre tutelle a dû changer de fusil d’épaule et a préféré jouer le taux de suivi pour discréditer notre action, mais cela n’a pas fonctionné non plus.  

Que comptez-vous faire ?  

Le bureau national va se réunir dans les prochains jours pour décider des suites à donner à notre mouvement. Mais il apparaît déjà clair que nous nous dirigeons, imminemment, vers une grève illimitée et des sit-in devant le siège du ministère du Commerce selon la volonté exprimée par la base. J’ai également adressé mon rapport au SG de l’UGTA lui demandant d’intervenir auprès des plus hautes autorités du pays avec une correspondance à l’attention du chef du gouvernement. 

Dans cette missive, nous lui présentons, de manière exhaustive, notre situation tout en précisant que notre tutelle reconnaît la légitimité de nos revendications, mais sans les satisfaire et sans aller à un dialogue sérieux. On lui précise aussi que certaines doléances sont d’ordre fonctionnel et n’affectent en rien le Trésor public. Il faut reconnaître, d’un autre côté, que les intérêts économiques de beaucoup d’opérateurs sont affectés par notre grève et il faut trouver une solution au plus vite. L’heure est grave et il nous faut être responsables, chacun à son niveau, sans chercher à nous culpabiliser. Nous ne faisons que réclamer notre dû.

 

Propos recueillis par : N. Saïdoun

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00