L’Actualité CRISE ALGÉRO-FRANÇAISE

Jean-Yves Le Drian appelle à l’apaisement

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Samir OULD ALI Publié 20 Novembre 2021 à 01:54

Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères. © D. R.
Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères. © D. R.

Après avoir assuré, il y a quelques jours, du “profond respect” de la France pour la nation algérienne, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, souhaite que les deux pays retrouvent une “relation apaisée” et construisent un “ambitieux partenariat”.

Dans un entretien mis en ligne par Le Monde hier vendredi, Le Drian a réaffirmé l’importance accordée par la France à sa relation avec l’Algérie, malgré les malentendus et les mésententes.

“Il est logique, quand on connaît notre histoire, qu’il y ait parfois des résurgences de blessures, mais il faut dépasser cela pour retrouver une relation confiante”, a-t-il notamment déclaré en assurant que c’est là le souhait même d’Emmanuel Macron qui, par ses déclarations polémiques en octobre dernier, avait plongé les relations algéro-françaises dans une profonde crise. 

En évoquant un système “politico-militaire” algérien entretenant une “rente mémorielle” et en mettant en doute l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française, Emmanuel Macron avait soulevé la colère d’Alger qui avait immédiatement rappelé son ambassadeur à Paris et interdit son ciel aux avions militaires ralliant le Sahel où sont déployées les troupes de l’opération Barkhane. 

Depuis le Mali où il se trouvait en visite, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait qualifié le dérapage du président français de “faillite mémorielle” et souligné la nécessité pour les partenaires étrangers de décoloniser leur propre histoire.

Plus tard, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Abdelmadjid Tebboune dénoncera des propos graves et assurera qu’il ne sera pas celui qui fera le “premier pas” pour apaiser les tensions algéro-françaises.

Le premier pas viendra de l’Élysée le 5 novembre, à l’occasion d’un point de presse consacré à la Conférence internationale sur la Libye au cours duquel, un conseiller d’Emmanuel Macron a affirmé que le président français regrettait les polémiques et les malentendus engendrés par ses propos et demeurait “fortement attaché au développement de la relation” avec la nation algérienne pour laquelle il a “le plus grand respect”.

Une déclaration aux allures de “mea culpa” que Ramtane Lamamra a saluée en annonçant la décision de l’Algérie de prendre part à la Conférence internationale sur la Libye.

“Il y a parfois des malentendus, mais cela n’enlève rien à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays”, a encore estimé Le Drian dans son entretien au Monde en appelant à la préservation de “ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée”.

Interrogé sur la crise du Mali, le chef de la diplomatie française n’a, par ailleurs, pas manqué de louer l’action diplomatique de l’Algérie, notamment la signature en 2015 des accords entre l’État malien et les groupes armés du Nord.

“Ces accords sont anciens, mais ils restent aujourd’hui encore la base des discussions. Nous ne voyons que des avantages à ce qu’Algérie s’inscrive plus fortement encore dans la mise en œuvre de ces accords”, a-t-il déclaré. 

Ce n’est pas la première fois que Jean-Yves Le Drian plaide pour l’apaisement du conflit. À une députée de l’Assemblée nationale française qui l’avait interrogé la semaine dernière sur les relations algéro-françaises, le ministre avait déjà indiqué que les deux pays étaient “unis par des liens ancrés dans l’histoire” et que la France a “vraiment une ambition forte pour la relation entre les deux pays et les deux peuples”.

Le Drian, qui a estimé que les difficultés étaient inévitables dans “une relation aussi marquée par les blessures de l’histoire”, a rappelé que les deux parties ont toujours trouvé des solutions aux problèmes. 

“Cette vision de la relation franco-algérienne, je sais qu’elle est partagée par des responsables algériens avec lesquels j’ai eu l’occasion de travailler de manière approfondie sur de nombreuses questions d’intérêt commun et avec lesquels, nous avons toujours trouvé des solutions aux problèmes lorsqu’ils sont survenus”, a-t-il encore dit en soulignant la nécessité de maintenir les portes du dialogue ouvertes pour dépasser les problèmes. “Nous y sommes toujours parvenus et c’est la voie que nous entendons privilégier pour l’avenir”, a-t-il encore soutenu.
 

S. OULD ALI

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