L’Actualité Le marché s’enflamme à JIJEL

La hausse des prix ne connaît pas de répit

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Amor ZOUIKRI Publié 19 Octobre 2021 à 10:51

La hausse des prix des produits de large consommation les rend de plus en plus inaccessibles. © Liberté
La hausse des prix des produits de large consommation les rend de plus en plus inaccessibles. © Liberté

Aucun produit alimentaire ne semble être épargné par cette flambée vertigineuse qui met à rude épreuve le budget des ménages dont certains ont préféré éliminer les moins indispensables.

Alors que pour s’offrir des kilos de légumes secs à bas prix, il faut passer par une file d’attente au point de vente de l’OAIC du marché Ayouf, à Jijel, la flambée des prix ne connaît pas de répit. Cette flambée s’est traduite par la ruée sur cette unité pour atténuer un tant soit peu les dépenses générées par la hausse des prix de ces produits. En dehors de ce point de vente, la hausse des tarifs de ces produits les rend inabordables. “Le kilo de lentilles est à 240 DA, celui des haricots à 260 DA”, confie un commerçant tenant une modeste épicerie dans un quartier populaire. Au-delà des prix de ces deux produits qui font parler d’eux depuis un certain temps, c’est le citoyen à bas revenu qui fait face à une situation des plus délicates, voire des plus complexes.

Les dépenses quotidiennes induites par de telles hausses ont impacté son maigre budget qui ne résiste plus à l’érosion de son pouvoir d’achat. Beaucoup a été dit sur cette érosion, mais dans les faits, la situation se complique davantage. Et pour cause, dans les marchés à Jijel, c’est la déprime. Un sentiment de frustration et de dépit se lit sur le visage des citoyens, visiblement loin de pouvoir subvenir à leurs besoins dans les meilleures conditions. C’est le cas du poulet qui est loin d’être à leur portée de par son prix exorbitant ne descendant plus sous la barre des 460 DA, quand il n’atteint pas le seuil fatidique des 500 DA, franchi il y a quelques jours. Les escalopes de poulet frôlent désormais les 1 000 DA et deviennent ainsi une viande de luxe pour les bas revenus dont ils ne rêvent même plus.

Que dire donc des viandes rouges, inscrites au registre des interdits que les ménages à faible revenu ne peuvent plus goûter ? Si certains ménages ont éliminé de leurs plats ces viandes, le comble est qu’ils font face à une flambée des prix d’autres produits jadis abordables. Des produits de base, à l’image de la pomme de terre, sont de plus en plus éliminés des rations alimentaires. À 100 DA, le kilo, le précieux tubercule est banni des menus. La série des produits de plus en plus chers ne s'arrête pas à ce tubercule et finit par atteindre la tomate, l’autre produit très prisé qui ne descend pas sous les 100 DA, le kilo. L’argument de l’arrière-saison pour justifier ces prix inabordables par certains est vite balayé d’un revers de la main par d’autres. “Je ne comprends plus rien, en 30 ans d’activité, je ne suis jamais sorti du marché de gros de Chelghoum Laïd endetté, mais cette fois, c’est fait, je m’endette pour m’approvisionner”, balance un commerçant ayant pignon sur rue et, de surcroît, connu pour les prix raisonnables qu’il affiche.

Que dire alors des consommateurs, qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts face à cette cadence inflationniste démesurée ? “Je viens, je scrute les prix et je m’en vais”, assène, à son tour, ce retraité croisé dans un marché informel de la rue du 20-Août, à El-Milia. “Le produit est disponible, c’est la spéculation qui est à l’origine de cette flambée. Même en période de Covid, il n’a pas manqué, il faut revoir les mécanismes de commercialisation pour mettre un terme à ces agissements”, réagit, pour sa part, la directrice des services agricoles. Les retraités, les fonctionnaires, les bas revenus, sans évoquer le cas des sans revenus, restent toutefois les couches les plus vulnérables des citoyens éprouvés par cette tendance à la hausse qui n’épargne aucun produit.

Autant dire qu’alors que les pouvoirs publics s’apprêtent à promulguer des lois sévères pour réprimer toute forme de spéculation, la hausse des prix des produits de large consommation semble devenir un fait accompli difficile à maîtriser. C’est ce qui est constaté çà et là dans les marchés de Jijel, dont les étals sont pourtant bien approvisionnés sans que les prix amorcent une quelconque baisse.

 


Amor Z.

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