L’Actualité Tizi Ouzou

La marche à nouveau empêchée

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Samir LESLOUS Publié 31 Mars 2021 à 00:03

© D. R.
© D. R.

La quatrième tentative de renouer avec la traditionnelle marche du mardi de la révolution à Tizi Ouzou a été, encore une fois, empêchée, hier, par les forces de l’ordre qui ont déployé un dispositif policier dont le nombre dépassait largement celui des manifestants. 

Contrairement aux mardis précédents depuis la reprise des marches, les manifestants étaient nettement plus nombreux à se rassembler, à 11h30, devant l’entrée du campus Hasnaoua, de l’université Mouloud-Mammeri.

La foule composée essentiellement de citoyens et d’une poignée d’étudiants avait à peine commencé à scander des slogans et à brandir des pancartes et des drapeaux, que le cordon des forces antiémeutes s’est mis en travers de la chaussée pour tenter de les contenir sur place.

La foule n’hésite pourtant pas à tenter de forcer le passage, mais peine perdue. Les policiers, en nombre impressionnant, repoussent violemment les manifestants. Ils tentent d’en interpeller quelques-uns, mais sans succès. Le calme ne tardera pas à revenir sur les lieux et les manifestants reviennent à la charge plusieurs fois.

En vain. Ce rapport de force qui s’exerçait sur la chaussée n’a pas tardé
à attirer des passants qui se joignent à la foule grossissant ainsi ses rangs.

Mais devant l’impossibilité de franchir le très épais cordon de sécurité, les manifestants campent sur place et scandent les habituels slogans du mouvement populaire appelant à l’instauration d’un État civil et non militaire, à la consécration de la démocratie à travers une transition démocratique, à une justice indépendante et surtout au départ du système et à la refondation de l’État.

Sur des pancartes brandies par les manifestants, c’est particulièrement le rejet des élections du 12 juin prochain qui est mis en avant. “Pas d’élections avec la bande”, “Pas d’élections avec des partis achetés par le pouvoir”, “Nous ne voulons pas de vos élections, nous voulons votre départ”, lit-on sur certaines de ces banderoles déployées par des manifestants qui scandaient : “Ulac l’vot ulac !”  

Sur place, les manifestants s’adressaient aussi aux étudiants qui suivaient la scène derrière la clôture de l’université sans réagir. “Nous assistons à l’extinction du militantisme à l’université de Tizi Ouzou qui n’est plus à l’avant-garde des luttes démocratiques”, fait remarquer un des rares étudiants qui participait à la manifestation.

Comme les mardis précédents, les manifestants ont campé sur les lieux jusqu’à 14h30, heure de leur dispersion dans le calme. Cependant, la circulation était bloquée sur la route de l’université durant tout le temps qu’aura duré la manifestation. 

À noter que pendant que la population de la région maintenait le rapport de force en continuant à se mobiliser, du côté de l’Anie, l’on annonçait que 34 dossiers de participation aux élections de juin prochain — 21 partis politiques et 13 indépendants — ont été retirés. 
 

Samir LESLOUS

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