L’Actualité Face à la répression accrue contre le hirak et l’opposition

La poursuite de la lutte comme alternative pour les partis

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Lyes MENACER Publié 06 Juin 2021 à 08:43

À l’approche des législatives du 12 juin, et malgré la répression de toute voix opposée à la feuille de route du pouvoir, des partis politiques de l’opposition évoquent comme alternative la poursuite de la lutte pacifique, estimant qu’il ne peut y avoir de solution à la crise actuelle qu’une solution politique consensuelle. “Il n’y a d’autre choix que de continuer à se battre pour défendre les acquis politiques, syndicaux et sociaux”, affirme l’ancien député du PT, Ramdane Youssef Taâzibt, tout en affirmant que son parti ne minimise pas la question des libertés, M. Taâzibt affirme qu’au sein du PT, “ce qui nous inquiète surtout, c’est la dégradation des conditions de vie des Algériens qui ne peuvent ni vivre ni travailler dignement”.

Pour lui, “ce pouvoir a fait ce que les précédents pouvoirs n’ont pas fait depuis l’indépendance du pays, en s’attaquant aux acquis politiques et sociaux, dont les subventions, poussant à la paupérisation des populations”, dont le pouvoir d’achat est déjà érodé par la dévaluation de la monnaie nationale et une inflation à deux chiffres. Un avis partagé par Zoubida Assoul, présidente de l’UCP, et Atmane Mazouz, secrétaire national à la communication du RCD. “Au RCD, nous avons pour habitude d’être la cible d’un régime qui ne conçoit pas la liberté d’activité d’un parti politique qui cherche à instaurer la démocratie et la souveraineté du peuple dans le pays”, rappelle M. Mazouz, estimant qu’“il ne faut pas que les partis politiques et les organisations libres, qui luttent pour le changement pacifique, cèdent à la terreur d’un pouvoir qui n’a aucune légitimité”.

Pour Zoubida Assoul, également connue pour son engagement en tant qu’avocate et militante des droits de l’Homme, “le pouvoir n’a pas changé de paradigme et il est sur la même logique que l’ancien système qui a mené le pays à la faillite politique, économique et maintenant sociale”.  Et de souligner : “On pensait qu’avec Bouteflika, c’était le summum de la répression des libertés, mais c’est pire avec Tebboune qui a inauguré une nouvelle voie et forme de répression contre les partis politiques, les médias et la société civile.” Allant au-delà du constat, nos interlocuteurs sont unanimes à penser que la crise politique que vit le pays, à laquelle s’est greffée aujourd’hui une crise sociale aiguë, n’a pas sa solution dans la répression. “Il faut que ceux qui détiennent les leviers de l’État, mais aussi ceux qui ont squatté la force publique sachent que la répression et le harcèlement contre les Algériens qui sortent pacifiquement réclamer le changement, n’auront aucun effet sur leur détermination à faire aboutir leur combat pour l’instauration d’un État démocratique”, enchaîne Atmane Mazouz.

“Il n’y a pas de solution miracle, mais il faut laisser le peuple décider de son avenir lui-même”, ajoute Ramdane Youssef Taâzibt, notant que “c’est le pouvoir qui obstrue le processus révolutionnaire et qui empêche d’avancer vers une solution de cette crise politique”. Pour sa part, Zoubida Assoul explique qu’“il y a une volonté de faire taire toutes les voix discordantes, en cherchant à imposer une feuille de route unilatérale”, dénonçant un harcèlement sans égal qui va jusqu’à “nous interdire dans la rue d’avoir ce droit d’être citoyen”.

 


Lyès Menacer

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