L’Actualité Hana Bouchelouh, gérante de la société d’exportation Ikosium

“La réglementation des changes n’aide pas à se développer à l’international”

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Badreddine KHRIS Publié 07 Février 2021 à 09:16

© D.R
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Liberté : Le président de la République a évoqué un montant de 4 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures à atteindre dès 2021. L’Algérie pourra-t-elle réaliser cet objectif ? 

Hana Bouchelouh : Passer à 4 milliards de dollars en une année, c’est doubler la valeur des exportations hors hydrocarbures. Or, l’offre actuelle ne le permet pas. Même si l’offre est suffisante, on ne peut pas réaliser un tel objectif étant donné le manque flagrant en moyens logistiques, y compris au niveau international. L’on constate une indisponibilité criante en containers à l’échelle internationale avec des prix qui ont quadruplé en Europe. 

La stratégie nationale dédiée aux exportations est-elle adaptée au contexte qui prévaut actuellement dans notre pays ?

Cette stratégie a été scindée en deux parties. L’une concerne le développement des filières retenues, à savoir le pharmaceutique, l’agroalimentaire, le digital, la pièce de rechange et les composants de l’automobile. La seconde a trait au règlement des fonctions transversales.La stratégie a fixé un objectif de 7 milliards de dollars à l’horizon 2025. Sur quelle base ce montant a-t-il été arrêté ? Comment développer l’offre au sein de ces filières ? Ce n’est pas évident. En tout cas, cela reste encore au stade de projet puisque le gouvernement n’a pas encore validé cette stratégie. 

Selon vous, comment développer les exportations hors hydrocarbures pour atteindre des volumes plus conséquents ?

Il faut d’abord régler le problème des fonctions transversales telles que le financement, la logistique, la qualité et la conformité au normes. Une fois ces contraintes levées, l’acte d’exporter sera facilité et allégé de manière considérable. Pour exporter, il faut avoir le financement et la taille critique nécessaires.  Le cas du groupe Cevital est édifiant. Cette entreprise dispose de ces deux atouts. Elle n’a besoin de personne pour réaliser ces opérations d’exportation. Il faut seulement lui lever les difficultés bureaucratiques. Quand on lève les contraintes, on consolide l’existant. À vrai dire, nous en sommes encore aux premiers balbutiements pour les EHH. 

Quelles sont les contraintes à l’exportation ?

Il faut redonner confiance aux exportateurs pour les mettre à l’abri de l’ordonnance 96-22. Il ne faut pas mettre sur le même pied d’égalité un opérateur victime d’un incident de paiement avec quelqu’un qui a commis une fuite de capitaux… La réglementation des changes en vigueur n’aide pas l’entreprise à se développer à l’international. 

Quelles seraient vos prévisions pour l’année 2021 concernant le montant à réaliser en matière d’exportations hors hydrocarbures ? 

L’objectif du Président pourrait être réalisé à hauteur de 80%. Les EHH pourraient avoisiner les 3 milliards de dollars en 2021.

 

 

Propos recueillis par : B. K.

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