L’Actualité La CNR refuse de traiter son dossier de retraite

La veuve de Fekhar dénonce des entraves

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Mohamed MOULOUDJ Publié 27 Mars 2021 à 00:05

Kameleddine Fekhar, décédé en prison en mai 2019. © D. R.
Kameleddine Fekhar, décédé en prison en mai 2019. © D. R.

L’affaire du défunt Dr Kameleddine Fekhar, décédé en prison en mai 2019, n’est toujours pas close. Au-delà du refus des autorités judiciaires de se pencher sur le dossier du décès du célèbre militant mozabite, l’affaire revient sur le devant de la scène avec, cette fois-ci, le blocage du dossier de retraite du défunt au niveau de la Caisse nationale des retraites (CNR).

En effet, Zahira Fekhar, la veuve du défunt militant, a dénoncé, dans une lettre rendue publique, ce qu’elle a qualifié d’acharnement contre sa famille.

“La Caisse nationale des retraites refuse de régler notre dû, à moi et à mes enfants, prétextant des problèmes bureaucratiques dont je ne suis pas responsable, puisque j'ai soumis un dossier complet, comprenant tous les documents qui m’avaient été exigés”, a-t-elle écrit dans sa lettre, ajoutant qu’elle a chargé un des proches de son défunt mari d’entreprendre les démarches auprès de la CNR, mais, regrette-t-elle, “l'administration de la Caisse nationale des retraites a refusé de le faire, ou, à défaut, de nous notifier les motifs du rejet, inventant à chaque fois des excuses, jusqu’à me demander de lui présenter le casier judiciaire de mon défunt mari et les décisions de justice rendues pour pouvoir réfléchir à la façon de régler notre dossier”.

“Ces directives obstacles émanent-elles des autorités supérieures du pays ? Veulent-elles poursuivre mon mari dans sa tombe ? Cherchent-elles à lui faire payer ses positions politiques, en retenant son dû qui lui revient de ses cotisations au cours de sa vie avec le reste des participants à la Caisse de Sécurité sociale ?

Le calcul de nos droits est-il tributaire des poursuites judiciaires et des jugements qui peuvent être prononcés contre l’intéressé ? Veut-on que je renonce à ce que mon mari épargnait à la sueur de son front, parce que la sueur et le sang de mon mari n'étaient pas suffisants pour cette administration qui n’a pas encore calmé sa soif de vengeance sur Kameleddine Fekhar ?”, fulmine Mme Fekhar dans sa lettre. Mme Fekhar ne s’est pas contentée de poser ces questions.

Ainsi, elle s’est également demandée si les agissements de la CNR ne seraient pas une façon de “confirmer ce qui a été dit par l'ancien wali de Ghardaïa, lorsque Kameleddine Fekhar avait été arrêté en 2015, déclarant qu'il allait obliger la famille Fekhar à tendre la main pour demander la charité ?”. En réponse à cette interrogation, elle a rappelé que les autorités de la wilaya de Ghardaïa avaient “ordonné la fermeture de la boulangerie familiale, seule source de revenus pour les enfants de Kameleddine Fekhar et sa famille”.

Pour elle, cette fermeture n’était qu’une tentative des autorités à “pousser la famille Fekhar à tendre la main”. “Les autorités algériennes veulent-elles me pousser à signaler aux instances internationales l'injustice dont mes enfants et moi sommes victimes, pour le simple fait d’être la famille de Kameleddine Fekhar, en bloquant son dossier de décès suspect à la Cour suprême et en m'empêchant d'obtenir mes droits légitimes ?”, a menacé la veuve qui ne compte surtout pas se taire face à ce qu’elle considère être un acharnement contre sa famille.

Sur un autre volet, Mme Zahira Fekhar a rappelé que son défunt mari a perdu la vie, “à la suite de son arrestation arbitraire, puis des mauvais traitements subis en prison et à l'hôpital où les soins lui ont été refusés”.

Elle a également rappelé que lorsqu’elle a porté plainte “contre certains fonctionnaires” qu’elle a désignés par “leurs noms et leurs fonctions”, le juge d'instruction “a refusé d'ouvrir une information judiciaire, sans même m'entendre”. “La chambre d’accusation avait confirmé sa décision, refusant de traiter avec l’avocat”, a-t-elle encore précisé. 
 

Mohamed MOULOUDJ

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