L’Actualité L'Anie reporte le début de la campagne électorale

Laborieuses législatives

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Ali BOUKHLEF Publié 17 Mai 2021 à 00:37

Dans une annonce pour le moins surprenante, l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), a indiqué que la campagne électorale, initialement prévue pour aujourd’hui, débutera le 20 mai prochain, soit à peine 20 jours avant la date du scrutin. 
“(…) La campagne électorale est déclarée ouverte, vingt-trois jours avant la date du scrutin. Elle s’achève trois jours avant la date du scrutin”, précise pourtant la loi électorale dans son article 73. Raison invoquée pour justifier ce report : l’Anie renvoie à l’amendement opéré, récemment, par Abdelmadjid Tebboune, sur la loi électorale et destiné à donner plus de temps aux candidats pour déposer leurs dossiers. 

Or, “la loi est claire”, objecte le constitutionnaliste Amar Rekhila qui estime que Mohamed Charfi n’a “pas tenu compte de la loi”. Car, comme beaucoup de personnalités politiques, le juriste estime que dans le cas où la campagne électorale commencerait jeudi, “on ne pourra jamais être dans les délais”.

Du côté des partis politiques, Lakhdar Benkhellaf, cadre du Front pour la Justice et le développement (FJD), a dénoncé, dans une publication sur sa page facebook, “la confusion” entretenue par l’Anie dans sa manière de fixer la date du début de la campagne électorale. 

Pour l’ancien député de Constantine, cette annonce de Mohamed Charfi a brouillé les cartes “non seulement des partis politiques”, mais également des services du Premier ministre qui “ont demandé aux administrations de mettre en congé les candidats”. 

Il accuse carrément l’Anie d’avoir ignoré les nouvelles dispositions de la loi électorale amendée en mars dernier. Outre ce cafouillage autour du début de la campagne électorale, des partis politiques et des candidats se sont plaints déjà de l’exclusion de dizaines de candidats. 

Des partis politiques, comme le Mouvement de la société pour la paix (MSP), ont par exemple relevé que sur la base de simples rapports des services de sécurité, des candidats ont sauté des listes électorales. Pis encore, révèle Abderrezak Makri, président de cette formation islamiste, des candidats qui ont été définitivement acquittés par la justice ont été recalés. D’autres rapportent que certains candidats recalés n’ont même pas été jugés définitivement. Leur présomption d’innocence n’est donc pas respectée. Tout comme certains candidats dont les dossiers ont été rejetés sur la base de simples soupçons de proximité avec des milieux d’affaires. 

Autre motif d’exclusion : le reproche à certains d’avoir participé aux manifestations populaires. Après la prolongation du délai pour le dépôt des candidatures dont la légalité a été contestée par certains juristes (le décret n’ayant été annoncé que quelques jours après l’annonce de l’Anie), cette prolongation de la campagne cache mal le travail laborieux de la structure présidée par Charfi et la difficulté des préparatifs du rendez-vous du 12 juin prochain. Sur le plan technique, l’Anie a attribué des numéros aux 28 partis politiques et aux 800 listes indépendantes réparties sur l’ensemble des 58 wilayas du pays. Ces listes ont également droit à des plages horaires sur les médias lourds officiels. 

Ali Boukhlef

 

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