L’Actualité JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT

“L’Algérie doit franchir le pas”

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Karim BENAMAR Publié 10 Octobre 2021 à 23:47

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L’ONG des droits de l’Homme Amnesty International appelle l’Algérie à “franchir le pas” pour  l’abolition définitive de la peine de mort.

Dans un communiqué diffusé hier, Amnesty International, tout en relevant une nette baisse de la peine de mort en Algérie depuis ces dernières années, appelle les autorités à adopter une position cohérente au niveau national et international concernant l’abolition de la peine de mort. 

“Nous appelons les autorités à abolir la peine de mort et à devenir le premier pays abolitionniste de la région”, a déclaré Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie, à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine capitale qui coïncide avec le 10 octobre de chaque année.

Selon Amnesty International, en 2020, une seule condamnation à mort a été recensée contre 62 en 2015, 50 en 2016, 27 en 2017, 1 en 2018 et 4 en 2019.

Si cette tendance à la baisse fait de l’Algérie un pays “abolitionniste en pratique”, comme l’explique l’ONG, sur le plan législatif en revanche, les autorités algériennes “n’ont pas saisi l’occasion de la dernière révision de la Constitution pour abolir la peine de mort”, déplore le communiqué, même si aucune personne n’a été exécutée en Algérie depuis 1993.

Amnesty International a rappelé dans son document que l’Algérie a toujours parrainé et voté en faveur des résolutions des Nations unies, appelant à un moratoire en vue d’abolir définitivement la peine de mort, dont la dernière adoptée le 16 décembre 2020.

Les organisations des droits de l’Homme en Algérie ont multiplié, ces dernières années, les appels à l’abolition totale de la peine de mort, à travers notamment des textes de lois (code pénal).

“L’Algérie, pays abolitionniste de fait de la peine de mort, depuis 1993, en pleine décennie noire et terrorisme, un des pays fondateurs du moratoire pour le gel de l'application de la peine de mort, signataire du même moratoire depuis 2007, célèbre, cette année, cette Journée mondiale sans avoir entrepris le pas nécessaire, pour rendre totale et irréversible l'abolition de cette peine inhumaine et dégradante”, déplore ainsi la Ligue de défense des droits de l’Homme (Laddh) dans un communiqué rendu public samedi soir.

D’autant plus que la peine capitale est toujours prévue dans les textes de lois et est toujours prononcée par les tribunaux nationaux.

“En tant que pays partie prenante au moratoire de l'ONU sur le gel de l'application de la peine de mort dès 2007, le gouvernement doit continuer dans cette dynamique en consacrant le droit à la vie dans la Constitution”, soutient la Laddh, en relevant qu’“il s'agit d'un débat civilisationnel et de raison qui ne doit pas céder à l'émotion et au chant des sirènes qui, à chaque fois, tentent de tirer vers le bas et de pousser le gouvernement à renoncer à honorer ses engagements internationaux”.

La question de l’abolition de la peine de mort en Algérie ne fait pas l’unanimité. Il n’est pas rare que des voix parmi l’opinion publique appellent à l’application de la loi du talion, notamment lorsqu’il s’agit de crimes contre les enfants, d’enlèvements ou encore de crimes contre les femmes. 
 

K. B.

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