L’Actualité Bordj Bou-ArrÉridj

L’association des consommateurs accuse les commerçants indélicats

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Chabane BOUARISSA Publié 05 Octobre 2021 à 10:06

Pommes de terre, oignons, tomates, oranges... les aliments achetés au poids sont parfois plus légers que le poids estimé ou indiqué sur l'étiquette, selon l’Association de défense du consommateur de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Des écarts qui vont au-delà de la marge d'erreur réglementaire ou tolérée. 800 grammes au lieu d’un kilo de pommes de terre, 900 grammes au lieu d’un kilo d’oignons, 850 grammes au lieu d’un kilo de raisins… Les aliments vendus ne pèsent pas toujours le poids payé ou indiqué sur l’étiquette ou la balance. 

“Problème, c'est rarement en faveur du client, a-t-on constaté”, dira Hamid Zaïdi, président de l’Association de la défense du consommateur de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. “Le client n’est jamais roi à Bordj Bou-Arréridj”, a-t-il ajouté. Outre le caractère informel du commerce qui depuis longtemps a investi les rues de Bordj Bou-Arréridj, et la mauvaise qualité des produits imposés aux clients, il y a des vendeurs indélicats qui bravent l'autorité, et ce, en utilisant des bascules mécaniques défaillantes et des balances électroniques non conformes ou déréglées. Pour vérifier l'ampleur du phénomène, l’Association de la défense du consommateur de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj a fait peser plusieurs produits. 

Le bonnet d'âne revient aux produits frais (fruits et légumes). Sept des dix sachets de pommes de terre posés sur la balance sont trop légers, au-delà de la marge de tolérance réglementaire. Même constat pour la tomate, les carottes, le poivron, les bananes, … tous passent par les mêmes mains. À 90 DA le kilo de pommes de terre, le jeune vendeur peut se targuer d’avoir fait quasiment plus de 20% de bénéfice d’un simple geste de pesée. Ce vol ne semble pas lui poser de problèmes moraux. Que ce soient des poivrons, des tomates ou de la pastèque, le jeune homme essaie de grappiller quelques dinars sur tous les fruits et légumes qu’il vend.

Le client qui achète généralement ces produits en quantité, ne peut se rendre compte du poids ni de la qualité. Une fois à la maison, c’est la femme, avec son œil exercé, outre le poids qui est perceptible avec la quantité, c’est la qualité qui laisse à désirer. Plus de la moitié est de mauvaise qualité. “On achète ce qu’on ne voit pas. Les vendeurs présentent des produits de qualité supérieure mais nous mettent dans les sacs des produits de mauvaise qualité”, dira un père de famille qui vient se plaindre de la qualité de la tomate qu’il a achetée au marché Boumezrag, en plein centre-ville de Bordj Bou-Arréridj. “C’est en arrivant à la maison que ma femme a constaté que presque tout est pourri. Je n’ai rien vu sur place car le vendeur ne te laisse ni choisir ni voir le produit. Il emballe rapidement et ferme hermétiquement de sachet en plastique noir”, ajoute notre interlocuteur qui n’arrive pas à convaincre le vendeur de lui changer le produit qu’il finit par jeter. “Je ne sais plus à quel saint me vouer. Nous sommes au centre-ville, aucun contrôle et c’est la loi de la jungle qui règne au souk”, tonne-t-il.

Pour toutes les personnes interrogées, la crise économique et sanitaire a indéniablement augmenté cette tendance à justifier l’incivisme et la triche. 
“Je suis constamment arnaqué par les commerçants. Je ne peux tout de même pas peser tout ce que j'achète”, dira, à voix basse, un autre citoyen, rencontré devant un étal de bananes. Sur ce fait, un marchand de fruits qui a entendu la conversation, rétorquera : “Parfois, nous sommes obligés d'avoir recours à cette pratique, vu que dans le cas où j'achèterais un produit coûtant 100 DA le kilo aujourd'hui, je me verrai dans l'obligation de le revendre le lendemain à 40 DA, seulement pour suivre le cours du marché, c'est donc là une façon de minimiser les pertes.” Et d’ajouter : “Nous vendons comme on achète. Les légumes ou les fruits ne sont jamais nettoyés, ni sélectionnés ou triés, alors nous aussi nous les vendons tels quels.” 

En effet, des pratiques malhonnêtes qui ont déclenché, plusieurs fois, des querelles entre clients et vendeurs. Ces derniers qui, en toute impunité, écoulent leurs fruits et légumes sur le marché bordjien, ne se soucient guère des infractions qu'ils commettent vis-à-vis de la loi, et ce, en déréglant l'instrument à bascule mécanique dans le but de grignoter cent ou deux cents grammes au client et en vendant aux consommateurs des produits périmés ou de mauvaise qualité. Une situation qui interpelle plus que jamais les agents de l'Office national de la métrologie légale (ONML) et ceux de la Direction du commerce pour sévir contre ces tricheurs qui restent réfractaires à la loi.

 


Chabane BOUARISSA

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