L’Actualité LES PARTIS ET LA CONFECTION DES LISTES EN PERSPECTIVE DES ÉLECTIONS LOCALES

Le chemin de croix

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Lyès MENACER ET CORRESPONDANTS Publié 09 Octobre 2021 à 23:31

@ Liberté
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Les élections  locales fixées  au 27  novembre  ne  s’annoncent  pas sous de  bons  auspices  pour  les  partis  politiques  engagés  dans  ce  scrutin  anticipé  et  qui  aura   lieu  dans  un  contexte  politique  et socioéconomique des plus délicats.

De nombreuses communes du pays risquent, en effet, de se retrouver sans P/APC, au lendemain des élections locales de novembre, faute de listes de candidatures à un scrutin censé “parachever le processus d’édification institutionnelle”, comme voulu par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Et pour cause, les partis politiques engagés dans la course à cet important rendez-vous électoral ont éprouvé les plus grandes difficultés à confectionner des listes de candidatures dans de nombreuses communes, et certains d’entre eux n’ont même pas pu assurer une totale présence dans de nombreuses wilayas du pays, malgré le fort ancrage qu’ils n’ont cessé de clamer partout.

Entre l’indifférence classique d’une partie des électeurs potentiels et le contexte politique de ces deux dernières années marqué par le Hirak, cette désaffection des citoyens qui refusent d’accorder leurs parrainages, beaucoup d’Algériens semblent avoir l’esprit ailleurs, lassés probablement par une situation économique des plus difficiles, marquée par une chute vertigineuse du pouvoir d’achat et une flambée sans précédents des prix des produits alimentaires de base.

Ainsi, que ce soit pour le FLN, le RND ou le MSP, qui sont officiellement arrivés en bonne position aux législatives anticipées du 12 juin dernier - boudées par les électeurs -, ou le FFS dont quelques sections locales rejettent le scrutin du 27 novembre, chaque parti est réduit dans beaucoup de régions à solliciter des candidatures, parfois en dehors des structures partisanes, ou à recourir au parrainage de listes indépendantes, selon nos informations.

À défaut de candidats intéressés par le scrutin, les élus sortants ont tout simplement été reconduits dans les nouvelles listes, affirment encore nos sources dans plusieurs wilayas du pays.

Faute d’avoir atteint le nombre de parrainages exigé pour constituer une liste de candidatures, des partis comme Talaie El-Houriat ou le mouvement islamiste dirigé par Abdellah Djaballah, le Front de la justice et du développement (FJD) ont tout bonnement jeté l’éponge et se sont tout simplement retirés de la compétition électorale, avant même la clôture du délai de dépôt des listes de candidatures, le jeudi 7 octobre à 20h.

Ces deux formations politiques ont dénoncé les entraves bureaucratiques pour expliquer leur retrait. Si les autres partis ou candidats indépendants sont allés jusqu’au bout du processus de confection des listes, cela ne s’est pas fait sans difficulté, allant jusqu’à ne pas trouver des candidats pour les compléter dans certaines communes. Et les exemples ne manquent pas. 

RND, FLN, la descente aux enfers 
Dans la wilaya d’Oran et fait inédit dans son histoire, le FLN n’a pas pu se présenter à l’APW ni à la commune d’Oran qui a toujours été entre les mains du vieux parti, exception faite de l’épisode FIS (1990-1992) et du mandat RND représenté par Tayeb Zitouni (1997-2002). Un échec qui n’est pas pour surprendre les observateurs.

À Sidi Bel-Abbès, les deux partis de la défunte alliance présidentielle sous le règne de l’ex-président Bouteflika, le FLN et le RND, sont loin du temps où ils étaient présents dans les 52 communes que compte cette wilaya. Le FLN est, en effet, présent dans 43 communes, tandis que le RND a déposé 44 dossiers de candidatures, alors que le MSP n’a pas dépassé les 7 communes dans cette wilaya de l’ouest du pays.

Le FLN accuse ses militants de “trahison” et d’avoir rejoint le RND dans les communes du sud de Sidi Bel-Abbès, son fief. Il en est de même dans la wilaya de Médéa (Centre) où le FLN est absent dans 7 communes sur les 64 que compte cette wilaya, où la moyenne est entre 2 à 5 listes de candidatures déposées par commune, selon l’instance locale de l’Autorité nationale indépendante pour les élections (Anie).

Quant au RND, il a éprouvé beaucoup de peine à confectionner une liste de candidatures pour l’Assemblée populaire de wilaya (APW), affirment des sources à l’intérieur du parti, sous le couvert de l’anonymat. À Chlef, des candidats du FLN ont vu leurs listes rejetées et certains d’entre eux exclus, en raison de la guerre interne que vit ce parti, selon nos informations. Quant au MSP, il sera présent dans 30 communes sur les 35 que compte la wilaya et une pour l’APW, selon un responsable local du parti islamiste. 

À Constantine, le FLN a été incapable de présenter une liste dans la commune du chef-lieu de wilaya et aussi dans celle d’Aïn Smara, ce qui constitue une véritable débâcle pour ce parti avant même cette élection. C’est le cas aussi pour la wilaya d’Annaba, où le FLN sera absent dans trois communes, y compris dans celle du chef-lieu de l’ancienne Bône, laissant la voie ouverte au RND. À Souk-Ahras, le FLN et le MSP ont vu leurs dossiers de candidatures rejetés par l’Anie dans au moins quatre communes, et pas des moindres, pour différentes raisons, explique-t-on.

Les représentants de ces partis ont vivement contesté ces rejets, qu’ils ont qualifiés d’arbitraires, en promettant d’ester l’Anie en justice au cas où les recours déposés n’aboutiraient pas.  Dans cette wilaya, c’est le parti El-Moustakbel et les Indépendants qui sont en force, selon plusieurs sources locales. 

À Bordj Bou-Arréridj, la commune d’El-Main, dans le nord de la wilaya, a reçu une seule liste de candidatures  émanant de candidats indépendants. De même pour la commune de Teffreg, à Djaâfra, où seules deux listes indépendantes ont été enregistrées, les partis traditionnels n’ayant pas réussi à confectionner des listes.

À Sétif, qui constitue un des plus importants bassins électoraux après la capitale Alger, sur les 22 partis ayant retiré les formulaires de participation auprès de l’antenne locale de l’Anie, seulement 7 ont pu déposer des listes pour l’APW. Le Parti des travailleurs (PT), qui a laissé le libre choix à ses militants de participer ou pas à ce scrutin, a reçu une véritable claque. Ayant misé sur sa participation à l’APW, le PT n’a pas pu recueillir les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection.

Quant au Front des forces socialistes (FFS), il est surtout présent dans certaines communes du nord de la wilaya de Sétif, où il a fait appel à l’ancien maire Abdelhafidh Heddar, pour conduire la liste du parti dans la commune de Lagredj. 

Pour le FFS, c’est surtout dans son fief à Tizi Ouzou et à Béjaïa qu’il a enregistré un net recul, en raison du rejet exprimé par une partie de sa base quant à sa participation au prochain scrutin, contrairement à sa direction qui justifie son engagement dans cette échéance par “un choix stratégique”, différent de sa décision du boycott des législatives du 12 juin dernier.  Dans ces deux wilayas où 7 et 4 communes n’ont respectivement enregistré aucune liste de candidatures, selon des responsables de l’Anie à Liberté.

Ainsi, le FFS a présenté 38 listes à Tizi Ouzou sur les 68 que compte cette wilaya, tandis qu’à Béjaïa, le plus vieux parti de l’opposition n’a pu déposer que 37 dossiers pour les APC sur 52 communes au total. Toutefois, il faudra attendre dix jours supplémentaires pour avoir le nombre de dossiers validés, les partis disposant de ce délai pour compléter leurs dossiers, selon une source de l’Anie.
 

Lyès MENACER ET CORRESPONDANTS

 

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