L’Actualité FINANCEMENT DE L’INVESTISSEMENT

Le Cnese plaide l’urgence des réformes fiscales et bancaires

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Meziane RABHI Publié 25 Octobre 2021 à 23:29

© D. R.
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Le président du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), Rédha Tir, a souligné, hier, l’impératif, au secteur privé, de s’organiser et de mettre en place, en utilisant les instruments existants ou à innover, des mécanismes permettant le drainage des fonds oisifs vers les investissements à forts potentiels.  

Lors d’un atelier sur “l’inclusion financière et le rôle du secteur privé dans le financement de l’investissement”, organisé à Alger, Rédha Tir a rappelé que “des montants importants, estimés à plusieurs dizaines de milliards de dollars, circulent en dehors des canaux formels, notamment bancaires, et font perdre des opportunités importantes pour les opérateurs économiques dans le développement de leurs affaires”. 

Le président du Cnese souligne que “bien que le cadre réglementaire des fonds communs de placement ait été mis en place depuis plusieurs années, cet instrument, à l’instar des coopératives d’épargne et de crédit, ne semble pas être attractif”.

De ce fait, estime-t-il, de nouvelles pistes devraient être explorées, afin de trouver la mécanique adéquate, à même de permettre d’organiser cette intermédiation financière entre les agents excédentaires et ceux ayant des besoins de financement. 

Pour Liès Kerrar, expert financier et membre du Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (Care), au-delà de la problématique de la récupération de l’argent de l’informel, ce qu’il faut, c’est agir sur les raisons fondamentales qui ont poussé une grande partie des Algériens à tourner le dos au système formel et à fonctionner de façon informelle.

L’expert financier soutient que le marché informel se nourrit du dysfonctionnement du système fiscal. Liès Kerrar a laissé entendre que l’absence de lisibilité du système fiscal et sa faible transparence favorisent les phénomènes structurels de fraude et, surtout, ne contribuent pas à créer un environnement économique stimulant pour les investisseurs et les producteurs. 

Le système en place ne sait pas collecter l’impôt sur l’ensemble de l’activité économique de façon équitable. Il cite l’exemple de la TVA et le système en vigueur qui consiste en grande partie à aller chercher des ressources au niveau des ports et à taxer les importations.

La TVA collectée aux douanes représente 61% de toute la TVA collectée relève l’expert financier. Il évoque aussi la TAP qui pousse ainsi un grand nombre d’entreprises dans l’informel. En tout état de cause, estime Liès Kerrar, il est illusoire de chercher à régler les problèmes budgétaires en cherchant un peu plus de fiscalité chez les acteurs formels. L’expert a insisté sur la nécessité de mener la réforme budgétaire. 

Il faut, évidemment, de grandes réformes fiscales et bancaires pour réduire la part de l’informel à des proportions acceptables. Liès Kerrar plaide pour un dispositif fiscal simple, raisonnable et applicable à tous.  Il faudrait que le système bancaire fasse des progrès en termes de service à la clientèle et de rémunération des dépôts pour drainer l’argent de l’informel.

Le président du Cnese a insisté sur “l’importance de l’inclusion financière qui doit devenir le centre d’intérêt du gouvernement et des régulateurs financiers, en particulier la Banque d’Algérie”. Rédha Tir estime qu’il est difficile de concevoir une durabilité de la stabilité financière “alors qu’une partie des entreprises demeure financièrement exclue du système économique”.  

Le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse, Abdelhakim Berrah, a fait état des produits financiers qui existent sur le marché, y compris les titres participatifs, mais qui ne trouvent pas preneur.

Abdelhakim Berrah pointe “l’incompétence des acteurs des marchés”. Le professeur Mohamed Cherif Belmihoub estime, pour sa part, qu’en l’absence d’infrastructure financière, aucune réforme ne pourrait réussir. Il y a, également, la bureaucratie qui bloque les investisseurs. 
 

Meziane RABHI

 

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