L’Actualité SECTEUR DE L’ÉDUCATION À BéJAïA

Le constat accablant des syndicats autonomes

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Kamal OUHNIA Publié 02 Octobre 2021 à 10:39

© D.R
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“L’heure est grave et le chaudron social risque d’exploser à tout moment. Des mesures concrètes et courageuses doivent être prises en urgence pour anticiper la catastrophe”, a alerté le bureau de la wilaya de Béjaïa du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste). 

Dans une déclaration transmise à notre rédaction, les responsables du Cnapeste de Béjaïa tirent la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation socioéconomique du pays, dont les conséquences ne peuvent qu’être “négatives” sur les conditions d’enseignement et de travail. “La chute du pouvoir d’achat, la hausse des prix et le chômage endémique sont tels qu’ils font peser de lourds périls sur l’avenir immédiat du pays”, s’alarment-ils, tout en dénonçant “la gestion approximative et archaïque de l’actuel gouvernement, dont le plan d’action n’est qu’un ensemble d’annonces sans visibilité ni statistiques fiables”.

Abordant la situation du secteur de l’éducation nationale dans la wilaya de Béjaïa, le même syndicat autonome “constate amèrement que l’anticipation à laquelle on s’attendait dans la préparation et l’entame de l’année scolaire dans des conditions acceptables n’a pas eu lieu”. Et ce, en dépit des alertes et mises en garde émises à la fin de l’année scolaire passée sur “les contraintes et autres difficultés auxquelles seront confrontés les établissements des trois paliers à la rentrée scolaire 2021-2022”, a-t-on déploré.

Au volet pédagogique, le Cnapeste de Béjaïa pointe de multiples défaillances qui impacteront sérieusement sur cette nouvelle rentrée et sur la scolarité des élèves. “Insuffisance de moyens pédagogiques, manque de salles de cours, déficit en encadrement, surcharges des volumes horaires et des effectifs, absence de formation et de suivi pédagogique au profit du personnel d’encadrement, contractualisation…”, autant de défaillances relevées par ce syndicat en cette nouvelle rentrée scolaire au niveau des trois paliers.

Concernant le volet administratif, les responsables du Cnapeste déplorent que “les préoccupations des enseignants déjà exprimées à maintes reprises demeurent toujours en instance”, citant, au passage, les questions liées au “plan de carrière de l’enseignant, des différentes régularisations, des promotions de grades, des revalorisations diverses”. À cela s’ajoutent, soutient-on, les retards accumulés dans la régularisation d’un certain nombre de situations individuelles et collectives, et ce, en dépit des engagements avancés pour leur prise en charge.

Par ailleurs, les syndicalistes du Cnapeste de Béjaïa notent que “les infrastructures éducatives prévues ne sont pas encore réceptionnées et opérationnelles, malgré les engagements des autorités à les mettre en service dès ce début de l’année scolaire”. Avant d’ajouter que “ce statu quo va inévitablement créer des désordres dont va pâtir le secteur”. Même topo pour le dossier du logement qui demeure “délibérément gelé”, puisque toutes les démarches et initiatives prises pour son déblocage ont été vaines. “Idem pour la médecine du travail, dont la décision d’ouvrir un siège doté de moyens humains et matériels nécessaires est toujours gelée sans raisons valables”, regrette-t-on.  

De son côté, le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) de Béjaïa, qui a tenu son conseil de wilaya le 28 septembre dernier, brosse un tableau peu reluisant de la situation du secteur de l’éducation. Selon son coordinateur de la wilaya de Béjaïa, Kamel Touabtia, les mouvements de grève, qui paralysent depuis une semaine de nombreux établissements scolaires de la région, renseignent sur la gravité de la situation dans laquelle se trouve le secteur éducatif. Notre interlocuteur pointe beaucoup de défaillances et de problèmes qui perturbent présentement la reprise des cours dans la majorité des écoles de la wilaya. Il citera, notamment, la surcharge de classes, le manque d’infrastructures scolaires, le déficit en personnels enseignant et administratif, le retard flagrant dans l’achèvement des travaux de structures impactées aussi bien par le séisme du 18 mars, que par les incendies du mois d’août dernier…

Afin de juguler les problèmes liés au manque de places pédagogiques et aux emplois du temps des enseignants, M. Touabtia affirme que son syndicat préconise “la suppression du système de groupes par alternance” mis en place depuis l’année passée en raison de la pandémie de coronavirus. “Pourquoi s’entêter à vouloir maintenir ce système de groupes par alternance lorsque l’on sait que le nombre d’élèves dans certaines divisions dépasse largement la barre de 25 pour atteindre parfois 30 ?”, s’interroge-t-il.

Enfin, le premier responsable du Satef à Béjaïa dénonce la décision de certains chefs d’établissement de “réduire le volume horaire hebdomadaire des deux matières, mathématiques et langue arabe, à trois heures, alors que la tutelle l’a fixé à quatre heures par semaine”. “Au lieu de recruter de nouveaux enseignants pour combler ce déficit flagrant, on ose pénaliser l’élève en amputant une heure de son programme hebdomadaire pour chacune de ces deux matières”, s’est-il indigné.  

 


 KAMAL OUHNIA

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