La situation sanitaire due à la pandémie de Covid-19 dans les établissements scolaires à Tizi Ouzou se dégrade à un rythme qui inquiète désormais de manière sérieuse. Signe de cette inquiétude, le wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, a convoqué, dans l’après-midi d’avant-hier, un conseil de wilaya consacré essentiellement à cette question.
Des débats de cette rencontre dont la presse a été exclue, il ressort de prime abord que le secteur de l’éducation est en passe de devenir l’un des plus importants foyers de contamination par le virus de la Covid-19 dans la wilaya.
Selon les déclarations faites par le directeur de l’éducation, Ahmed Lalaoui, entre les cas suspects et les cas confirmés positifs, il y a au total 55 établissements scolaires de la région touchés par cette épidémie.
Soit une dizaine de plus en moins d’une semaine puisque, pour rappel, une responsable de la Direction de la santé, qui intervenait, mercredi dernier, sur les ondes de la radio locale, a cité le nombre de 45 établissements concernés.
Selon l’état présenté par le même directeur de l’éducation, aucun des trois paliers de l’enseignement général n’a été épargné par les contaminations.
Dudit conseil de wilaya, il ressort également que le virus se propage très rapidement dans le milieu scolaire tant le nombre d’élèves contaminés est passé de 35, le 1er décembre dernier, à 76 élèves en cinq jours.
À ces élèves contaminés, s’ajoutent également plus d’une trentaine de fonctionnaires contaminés, entre enseignants et employés de l’administration. Ahmed Lalaoui a, toutefois, tenu à rassurer quant à l’état de santé des élèves et du personnel testés positifs dont les analyses effectuées ont montré que le variant détecté est toujours le Delta.
Avec autant de contaminations qui ont franchi la barre des 100 cas rien que dans ce secteur de l’éducation, le wali Djilali Doumi n’a pas hésité à tirer la sonnette d’alarme et à appeler à la réactivation des mesures déjà adoptées lors de la troisième vague.
“La situation n’est pas en recul. Nous étions dans une progression arithmétique simple, et maintenant, nous sommes dans une progression géométrique. Malgré tous les moyens qu’on peut réunir en termes de places d’hospitalisation, de lits de réanimation et d’oxygène, ça finira par être insuffisant et j’ai bien peur que la situation empire s’il n’y a pas une accélération dans la réactivation des mesures barrières”, a-t-il alerté, avant d’appeler à commencer à agir au plus vite, et prioritairement dans les établissements scolaires, notamment, dit-il, ceux d’Azeffoun et d’Azazga où la situation s’avère être inquiétante.
À ce titre, le wali a insisté notamment auprès des chefs de daïra, des communes et des associations de parents d’élèves pour s’impliquer dans cette lutte pour freiner la propagation du virus dans les écoles.
Le wali a également instruit le directeur de l’éducation à l’effet de relancer dans l’immédiat les campagnes de désinfection dans les établissements et de mettre à disposition les moyens de protection nécessaires afin de juguler, un tant soit peu, cette situation.
Il n’est, à vrai dire, pas trop tard pour maîtriser la situation d’autant plus que l’on dispose de l’avantage de l’approche des vacances scolaires fixées pour le 16 décembre prochain.
Mais pour le wali, cette lutte ne doit pas concerner le seul secteur de l’éducation, mais plutôt toute la société. “Il y a, malheureusement, une grande négligence, également en dehors des établissements scolaires. Or, il n’y a pas de remède miracle, les réflexes adoptés durant la troisième vague, ainsi que le travail de sensibilisation doivent revenir”, a-t-il insisté.
Samir LESLOUS