L’Actualité HAUSSE RECORD DES COURS ET FORTE DEMANDE AU SQUARE PORT-SAÏD

Le dollar s’envole

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Ali TITOUCHE Publié 06 Janvier 2022 à 00:25

© Archives Liberté
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Le dollar américain  entame  l’année 2022 sur les chapeaux de roues, profitant d’une forte demande au square Port-Saïd, plaque tournante algéroise du change parallèle. Hier, le billet vert s’échangeait contre 195 DA. Selon les explications de spécialistes, le dollar américain est dopé par  la  forte  demande  des  voyagistes  et  des  commerçants s’approvisionnant   dans   les   pays  de   la  zone  dollar,  dont   la Turquie, Dubaï et la Chine.

Le  dollar  américain  entame  l’année  2022  sur  les  chapeaux  de  roue, profitant d’une  forte  demande  au  square  Port-Saïd, plaque  tournante algéroise du change parallèle. Hier, le billet vert s’échangeait contre 195 DA, se rapprochant à grandes foulées de la parité euro-dinar ; la principale devise du Vieux Continent s’échangeant, elle, contre 218 DA.

La monnaie nationale teste ainsi un nouveau record à la baisse face au billet vert, dopé, selon  certains  cambistes, par  la  forte  demande des voyagistes et les commerçants s’approvisionnant depuis les pays de la zone dollar, dont la Turquie, Dubaï et la Chine.

“Jamais l’offre en dollar n’a été aussi tendue. Elle est la résultante d’une demande particulièrement en hausse, exprimée aussi bien par les agences de voyages et les touristes que par la corporation des commerçants, habitués des dessertes turques et émiraties particulièrement”, nous confie un cambiste du square Port-Saïd.

En revanche, le dinar semble limiter la casse face à l’euro, lâchant quelques centimes seulement depuis le début de l’année, même si la tendance demeure résolument haussière. 

À l’origine de cette tension sur les devises, et plus particulièrement sur le dollar, figure l’obligation faite aux agences de voyages de payer les vols retour exclusivement en devises, lesquelles sont versées à la banque en contrepartie de la somme en dinars et d’une attestation de cession des devises.

Cette mesure a créé un rush sans précédent auprès des cambistes, “à tel point que le cours du dollar s’est envolé vers des sommets jamais atteints contre la monnaie nationale”, souligne un cambiste du square Port-Saïd, contacté par nos soins.

Pis encore, Ali Yahi, propriétaire de l’agence Bicha Voyages, témoigne qu’il y a bel et bien une raréfaction du dollar et que les voyagistes ont du mal, par moments, à s’approvisionner en monnaie américaine pour pouvoir faire les réservations en devises.

“L’offre en devises est de plus en plus tendue, plus particulièrement en dollar. Cette tension s’explique probablement par l’ouverture qui se confirme des frontières aériennes ; les vols sont pleins à destination des capitales orientales, plus particulièrement vers l’Arabie saoudite, les Émirats et la Turquie”, soutient Ali Yahi. Le propriétaire de l’agence Bicha Voyages explique qu’au fur et à mesure que la reprise des voyages se confirme, la demande en devises suit la même tendance.

Cependant, l’obligation faite aux agences de voyages de payer les vols retour en devises a fait que l’offre du marché parallèle est carrément siphonnée. Résultats des courses, “l’accès aux devises se renchérit, se tend et se complique étant donné que le dollar se raréfie déjà sur certains marchés algérois”, indique notre interlocuteur.

L’on s’y attendait du côté des cambistes, les volumes de l’offre en dollar transitant par le marché parallèle se sont réduits, contrairement à l’offre en euro, alors que la demande s’est transformée en véritable ruée sur les principales devises, le dollar en particulier. 

Pour preuve, l’écart entre les deux parités euro-dinar et dollar-dinar s’est beaucoup réduit ; le billet vert teste désormais les 200 DA, alors que la monnaie unique évolue droit vers les 220 DA, retrouvant ainsi ses records d’avant la pandémie en un temps record.

Si cette envolée des cours était alimentée essentiellement par la demande, l’offre évoluerait, elle, en dents de scie, sans grands mouvements, tant il est vrai que certaines sources d’origine délictuelle, dont la surfacturation des importations, s’était estompée, en raison du contrôle renforcé sur les transactions avec l’extérieur.

Quoi qu’il en soit, le dinar a nettement fléchi contre les principales devises d’échange, le dollar et l’euro en l’occurrence, traduisant nettement la situation de l’offre et de la demande, à l’heure où, sur le marché officiel, la monnaie nationale continue de subir les effets pervers de l’usage excessif du dinar comme outil de paramétrage macroéconomique. 
 

Ali TITOUCHE

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