L’Actualité RENCONTRE AUTOUR DES DROITS SYNDICAUX À BÉJAÏA

“Le droit du travail donne d’une main ce qu’il reprend de l’autre”

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M. OUYOUGOUTE Publié 08 Décembre 2021 à 00:01

© D. R.
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Le monde du travail redoute une année 2022 difficile, avec l’entrée en vigueur de la loi de finance dès janvier prochain. À cette inquiétude s’ajoute l’état fragile d’un front syndical éclaté. 

C’est le sentiment exprimé hier par des syndicats autonomes lors de leur rencontre au forum des droits de l’Homme de Béjaïa autour d’une conférence animé par Chiboune Abdellahh, ancien inspecteur du travail.

“Le mouvement syndical est si faible en Algérie qu’il n’arrive plus à mobiliser, voire même à exister, et les raisons sont multiples. Dans chaque secteur, les syndicats pullulent et le cas de l’éducation nationale est, à ce titre, emblématique”, fait remarquer M. Chiboune.

Cette situation, qui n’arrange pas les intérêts des travailleurs, appelle à repenser l’approche syndicale dans la perspective “de construire un front uni de toutes les organisations synes et de créer des ponts avec les forces politiques et la société civile”, souhaitent les syndicats présents.

C’est le principal message qui ressort de cette rencontre-débat. Le conférencier poursuit en rappelant que “le droit du travail a été créé pour favoriser le libéralisme, une forme d’infitah à l’égyptienne. Il est fait pour affaiblir le mouvement syndical et le disperser. N’oublions pas qu’il y a des mouvements syndicaux qui sont créés par le pouvoir”.

Et ne perdant pas de vue que la loi 90-11 du 21 août 1990 relative aux relations de travail, souligne M. Chiboune, “renvoie les questions de classification de salaires aux conventions. Aussi, si nous continuons à marcher dans la division, nous n’arriverons strictement à rien du tout aujourd’hui”, a-t-il mis en garde.

Face aux enjeux qui attendent les Algériens et aux défis auxquels ils doivent faire face après l’entrée en vigueur de la loi de finances 2022, “il faut une alliance stratégique de tous les syndicats. L’action exige une alliance avec toutes les forces sociopolitiques”, plaide Abdellah Chiboune.

Il ne faut pas perdre de vue que “le droit du travail donne d’une main ce qu’il reprend de l’autre”, prévient-il encore. “Le pouvoir politique énonce dans les textes et ratifie toutes les conventions internationales, mais s’arrange à mettre en place tout un enchevêtrement pour bloquer l’activité syndicale et, partant, le règlement des problèmes des travailleurs”, fait-il remarquer en décortiquant la complexité des lois et textes régissant le monde du travail.

Par ailleurs, l’intervenant  n’a  pas  omis  de  faire  le lien entre les droits de l’Homme, dans leur versant politique, et les  droits  sociaux. Il l’explique par deux articles, 20 et 23 en l’occurrence, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948. 

C’est en ce sens qu’il faut ressortir, selon lui, “un rapport dialectique entre les libertés syndicales et la démocratie”. “Les syndicats considèrent, ajoute-t-il, qu’ils ne peuvent pas régler à eux seuls le problème syndical, alors qu’il faut s’allier dans un front uni pour faire face à ce rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage”.

La liberté syndicale fait, bien évidemment, avancer les choses, conclut-il. Mais il faut créer des passerelles entre le monde politique et entre la société civile. “C’est ainsi que l’on peut impulser un mouvement puissant”, conclut-il. 
 

M. OUYOUGOUTE

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