Afin d’avoir à l’œil sur tous les voyageurs qui traversent dans les deux sens les frontières nationales, les autorités ont créé “un dispositif national de traitement d'informations passagers”. Cette entité est rattachée à la Direction de la sécurité intérieure (DCSI) dépendant du ministère de la Défense nationale.
Par le biais d’un décret présidentiel publié dans le dernier numéro du Journal officiel, le chef de l’État officialise la création de l’Unité nationale d'informations passagers (Unip).
Il s’agit d’un “organe opérationnel intersectoriel à caractère national, chargé de la collecte, du traitement, de la transmission et de la conservation des informations des passagers empruntant les voies aérienne, maritime, terrestre et ferroviaire, de ou vers l'étranger, transmises par les transporteurs et les opérateurs de voyages”, précise le document publié dans le JO du 20 septembre.
Cet organisme, placé auprès des services du Premier ministre, est “placé sous l'autorité du directeur général de la sécurité intérieure”.
Elle aura pour missions la “collecte, (le) traitement et (la) conservation des données de réservation, d'enregistrement et d'embarquement des passagers (…)” et sera chargée de “la mise en place d'un système d'information pour la collecte, le traitement et la conservation des données passagers (…)”.
Outre les membres et instances qui géreront cette unité, dont les fonctionnaires seront détachés du ministère de la Défense nationale, des douanes et de la police, sa direction compte sur l’aide des transporteurs (compagnies aériennes, maritimes, terrestres et ferroviaires) et agences de voyages pour la transmission des informations sur les passagers.
Dans le cas contraire, ces entreprises risquent gros. Ainsi, le directeur de l’unité est, entre autres, chargé de “demander l'engagement des actions et des procédures nécessaires à l'encontre des transporteurs et des opérateurs de voyages en cas de manquement entravant le bon déroulement des activités de l’unité”, indique le décret présidentiel.
Tellement sensibles, les conclusions des réunions du conseil d’orientation de cette unité doivent faire l'objet “d'un rapport adressé au président de la République, avec copie au Premier ministre ou au chef du gouvernement, selon le cas, ainsi qu'au chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (…)”, lit-on encore.
Ali BOUKHLEF