L’Actualité Historique marche, hier, à Kherrata (Béjaïa)

Le Hirak se réapproprie l’esprit du 8 Mai 45

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L. OUBIRA Publié 08 Mai 2021 à 23:17

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Les rues de la ville martyre de Kherrata se sont avérées, hier, très exiguës pour contenir la marée humaine venue participer à la marche commémorative du 76e anniversaires des événements du 8 Mai 1945, organisée par le mouvement populaire du 22 Février.

Des milliers de citoyens sont venus des quatre coins du pays prendre part à cette marche historique du Hirak en cette journée de jeûne et de chaleur torride pour se “réapproprier la mémoire collective confisquée par le pouvoir”.

Les plus éloignés sont arrivés la veille pour passer la nuit à Kherrata. À cet effet, un comité citoyen chargé de l’accueil et de la logistique a été mis en place dans la ville de Kherrata.

Les membres de ce comité n’ont pas lésiné sur les moyens pour la prise en charge de tous les citoyens venus d’autres wilayas. Un dîner, suivi d’un débat public à la symbolique place du 16-Février, et un shor collectif ont été organisés la veille de la manifestation à l’honneur des hôtes de Kherrata.

Brandissant le drapeau national et l’emblème amazigh et des pancartes sur lesquelles ont été transcrits les slogans phare du Hirak, les manifestants ont donné le coup d’envoi à la grandiose marche populaire et commémorative vers midi, à la place du 16-Février, sise à la sortie est de la ville.

Ont pris part à la manifestation, plusieurs hommes politiques, des personnalités nationales et des figures du Hirak, à l’image d’Amira Bouraoui, Saïd Khellil, Ali Laskri, Ahmed Djedaï, Abdelkrim Zeghilèche, Mostefa Bouchachi, Saïd Salhi, Abdelouahab Fersaoui et de Khaled Tazaghart. La marée humaine s’est ébranlée sous les cris “Ulac l’vot ulac” (pas d’élection), “Y en a marre de ce pouvoir”, “Mazalagh d-Imazighen” (Nous sommes toujours des Imazighen), “Kherrata chouhada”, etc.

Sur les pancartes brandies par les manifestants, on pouvait lire également des mots d’ordre exprimant le rejet des législatives anticipées du 12 juin prochain et appelant à “une rupture radicale avec le système”, qui passe par une “transition démocratique”, à “la liberté de la presse et l’indépendance de la justice” et enfin à “la libération des détenus d’opinion”.

“Libérez  l’Algérie”, “Libérez  les  détenus”, “Liberté  de  la  presse  et  justice indépendante”, “pour une transition démocratique”, “Non aux élections de la honte” sont autant de slogans transcrits  sur  les  pancartes  arborées par les marcheurs.

Au niveau du cimetière des Chouhada de la ville, point de chute de la marche, les manifestants ont procédé au dépôt  d’une gerbe de  fleurs  et observé une minute de silence à la mémoire des victimes des massacres du 8 Mai 1945 et à la mémoire de tous les martyrs de la  Révolution  de 1954 à 1962, avant  de se disperser dans le calme à partir de 13h30.

La rencontre des animateurs du Hirak reportée
La rencontre  qui  devait  regrouper, hier, après la  marche  de  Kherrata, les figures du Hirak et les militants politiques  pour  débattre de l’organisation du mouvement populaire a été reportée à une date ultérieure par ses initiateurs.

En effet, à la veille de la marche, le comité citoyen de Kherrata a rendu public un communiqué sur les réseaux sociaux qui annonce le report de la rencontre. Les rédacteurs du document reprochent à certaines figures du Hirak, sans citer de noms, de vouloir “récupérer l’initiative pour promouvoir leur image politique”.

“La ville de Kherrata refuse de servir de support pour la récupération du mouvement. L’idée de la rencontre se veut un espace d’échange d’idées entre tous les Algériennes et les Algériens, qui luttent pacifiquement pour un changement du système, sur la nécessité d’organiser le Hirak”, ont-ils soutenu. Selon des indiscrétions, le report de la rencontre est dû aux tiraillements entre les membres du comité d’organisation.

Il y a lieu de rappeler que le premier à avoir annoncé, via la presse, la tenue de cette rencontre pour la journée commémorative d’hier était le secrétaire général de l’association nationale Rassemblement actions jeunesse (RAJ), Abdelouahab Fersaoui. Contacté, hier, pour de plus amples informations sur ce report intriguant, M. Fersaoui s’est refusé à toute déclaration, afin de “ne pas susciter une polémique”.

 

L. OUBIRA

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