L’Actualité ENTRE IMPÉRATIFS ÉCONOMIQUES ET URGENCES SANITAIRES

Le jeu d’équilibre de l’Exécutif

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Ali TITOUCHE Publié 26 Juillet 2021 à 21:56

© D. R.
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Réuni,  dimanche,  sous  la  présidence   du  chef  de  l’État, Abdelmadjid Tebboune, le Conseil des ministres s’est livré à  ce qui  s’apparente à un véritable jeu d’équilibre entre les exigences économiques et les impératifs sanitaires.

Bien que cette quête d’équilibre est loin d’être une  mince  affaire, le Conseil des ministres a, toutefois, tenté de bien du durcir les mesures de lutte contre la propagation des nouveaux variants du Covid-19, en reconfinant de 20h à 6h, tout en misant sur la prudence pour  éviter à  l’activité  économique une panne semblable à celle vécue en 2020.

Le pays a, depuis quelques jours, franchi la barre des 1 300 cas de contamination par jour, un bilan qui fait froid dans le dos, d’autant que le nombre de décès évolue lui aussi dans une courbe ascendante, alors que les hôpitaux semblent être submergés par la nouvelle vague pandémique.

Face à cette situation, le Conseil des ministres a décidé d’imposer un couvre-feu sanitaire de 20h à 6h, ainsi que de nouvelles mesures restrictives visant les activités de loisirs essentiellement. Il s’agit de la fermeture des salles de sport, des maisons de jeunes, des centres culturels, des espaces récréatifs et des plages.

L’activité des cafés et des restaurants, quant à elle, se limite désormais à la vente à emporter. Les transports urbains publics et privés seront suspendus durant les week-ends sur l'ensemble du territoire national. Ces mesures, du reste attendues, contrastent clairement avec celles de l’été et de l’automne de l’année dernière, dont les répercussions sur l’économie et les entreprises s’étaient avérées désastreuses et coûteuses pour l’État.

L’économie a connu une récession de près de -6% courant 2020 avec, au compteur, des milliers d’entreprises en difficulté et des centaines de milliers d’emplois perdus. Conscient, paraît-il, des dégâts économiques que provoqueraient de nouvelles restrictions sévères qui toucheraient à la mobilité des personnes et des marchandises, le gouvernement a tenté, dimanche, de régler le confinement au plus près de l’équilibre entre la santé et l’économie.

Dit autrement, les mesures prises dimanche en Conseil des ministres tentent de concilier les impératifs économiques et les urgences sanitaires. L’activité des entreprises et la mobilité des employés et des marchandises ont été conservées, alors que les commerces restent ouverts et les transports en activité, exception faite des week-ends.

Ainsi, le jeu d’équilibre auquel s’est adonné le gouvernement consiste à trouver une solution médiane censée éviter à l’économie les désastres du confinement sans provoquer une hausse des contaminations au-delà des seuils de résilience de notre système de santé.

La troisième voie proposée dimanche par l’Exécutif semble vouloir épargner à l’économie une vague pandémique préjudiciable, alors que les défis de fortifier davantage le système de santé et l’accélération des campagnes de vaccination restent entiers.

Les Algériens doivent désormais se soumettre à de nouvelles règles, certes moins sévères que les précédentes, étant donné les impératifs économiques, mais un quelconque relâchement pourrait rendre le reconfinement inévitable. Tout comme ses conséquences à la fois économiques et sociales.

Dans une enquête rendue publique il y a quelques jours, le Centre de recherche en économie appliquée (Cread) a conclu que les entreprises algériennes ont perdu en moyenne 50% de leurs chiffres d’affaires en 2020 en raison du choc pandémique. Le nombre des demandeurs d’emploi inscrits à l’Anem a bondi de 29% en mars 2021 par rapport mars 2020.  
 

Ali TITOUCHE

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