L’Actualité Entre discours populiste et enjeux électoralistes

Le MSP appelle à un dialogue après les élections

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Karim BENAMAR Publié 05 Mai 2021 à 23:31

© D. R.
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Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), de Abderrazak Makri, se redécouvre-t-il chantre de l’opposition, alors même qu’il a été l’un des premiers partis politiques à cautionner la feuille de route du pouvoir en place, en participant aux prochaines élections législatives, boudée par l’opposition et rejetée par une partie des Algériens ?

Dans un communiqué, diffusé sur sa page Facebook, avant-hier, le président du parti, Abderrazak Makri, s’est vertement attaqué aux tenants du pouvoir, en leur reprochant la gestion sécuritaire, en cours, des mouvements sociaux et grèves qui rythment le quotidien national.

Le président du MSP a appelé les autorités à cesser la “répression contre les mouvements de grève actuels, les manifestations qui touchent plusieurs secteurs et privilégier la voie du dialogue pour la résolution des conflits sociaux”, a-t-il écrit dans le document publié sur sa page Facebook, oubliant ainsi que la montée de la répression contre l’expression pacifique des citoyens s’explique justement, en grande partie, par l’échéance électorale qui s’approche.

Il appelle même les autorités à faire preuve de sagesse et libérer toutes les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations, alors que Makri s’est distingué plusieurs fois par ses critiques contre le Hirak.

“ Pour  faire  face  aux  crises  qui  secouent   le  pays, il  faut  des mesures d’apaisement fortes. Il faut immédiatement  arrêter  l'utilisation  de  la  force contre les manifestants pacifiques, libérer  toutes les  personnes  arrêtées et adopter le dialogue comme moyen de résoudre les crises”, a-t-il écrit dans son communiqué qui rappelle, en outre, que “les grèves, les  manifestations et les marches pacifiques font partie des droits  légitimes  et  que  les gérer avec la répression est inacceptable à tous les niveaux, juridique et politique”.

Si Abderrazak Makri critique la répression des manifestations pacifiques, il ne dira pas toutefois que le recours du pouvoir en place à la force publique, contre les manifestants pacifiques, est motivé en partie par l’agenda électoral auquel le MSP, lui-même, prend part en juin prochain.

Des législatives qui sont, au passage, loin de convaincre une bonne partie des Algériens de leur efficacité. Des milliers de citoyens de tous bords rappellent, chaque vendredi, leur rejet de cette élection qui, à leurs yeux, n’apportera aucune solution à la crise politique, économique et sociale qui frappe le pays de plein fouet, mais ça, Abderrazak Makri ne semble pas vouloir l’entendre.

Pour le parti islamiste, il n’est pas question de faire l’impasse sur ce rendez-vous électoral et cela quelle que soient les critiques qu’il pourra, en même temps, proférer contre le régime organisateur de ces mêmes élections. Mieux, le chef du parti islamiste propose un dialogue national (comme le veut l’opposition) qui se tiendra juste après l’élection de juin prochain.

Pour le MSP, l’heure est donc à “la préparation d'un dialogue national entre toutes les parties dans le but de parvenir à un contrat national inclusif, après les élections, et qui fournit une large ceinture politique pour un gouvernement d'unité nationale capable de faire adhérer les Algériens, opérer dans le cadre d'une transparence totale et avoir la compétence pour réaliser le développement économique dans des délais raisonnables comme solution pour améliorer la vie des Algériens et le reste des crises”.
 

Karim B.

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