Le Front de forces socialistes (FFS) a averti, hier, dans un communiqué de l’instance présidentielle, contre toute “dérive” du pouvoir face aux manifestations populaires, à travers tout le pays, au moment où le contexte de crise socioéconomique risque d’alimenter davantage la révolte des Algériens.
“Les revendications légitimes des Algériens pour un État souverain, fondé sur la légitimité populaire et ancré sur la justice sociale, le respect des droits de l'Homme, les pluralismes politique et linguistique, et l'émancipation économique”, si elles continuent d’être “ignorées”, prévient le parti de l’opposition, risquent d’alimenter encore davantage la fronde sociale “avec plus de détermination et d’intransigeance”.
Tout en rappelant l’exemplarité de la mobilisation citoyenne de millions d’Algériens, le document dénonce “le caractère autoritaire du régime” et le “mépris” qu’il affiche face à ce soulèvement pacifique et inédit.
“Cette ignorance, qui frise le mépris de la volonté populaire, se manifeste par le renforcement du dispositif répressif, l’instrumentalisation de certains médias et le rejet systématique de toutes les initiatives politiques de sortie de crise qui proposent des solutions concrètes et consensuelles pour désamorcer ce contexte particulièrement explosif”, lit-on dans le communiqué de l’instance présidentielle.
Brossant un tableau peu reluisant de la situation du pays, le FFS s’inquiète de l’“immobilisme du régime”, incapable, selon lui, de répondre aux préoccupations des Algériens.
“Au moment où la situation socioéconomique et le mode de vie de pans entiers de la société algérienne se dégradent dangereusement et deviennent insupportables pour le plus grand nombre, le régime se cantonne dans un immobilisme destructeur qui pousse à la révolte, alors qu’une telle situation exige des actions fortes, notamment sur le plan politique.”
Le FFS, rappelle-t-on, qui a pris part aux consultations initiées par le chef de l’État, le 14 février dernier, a appelé à des mesures d’apaisement et à des gestes à même de rassurer les Algériens, notamment en ce qui concerne la libération des détenus d’opinion.
Dans son communiqué d’hier, le plus vieux parti de l’opposition semble un cran plus critique et virulent vis-à-vis du pouvoir. “Le FFS considère que le contexte politique national actuel ne peut plus supporter d’autres dérives autoritaires et d’autres échecs.
Notre pays et notre peuple méritent de prétendre légitimement à un destin politique et socioéconomique stable et prospère”, écrit l’instance présidentielle du parti qui appelle, par ailleurs, le pouvoir en place à s’engager sur la voie du changement.
“Le FFS somme les tenants du pouvoir à s’engager sérieusement, pour l’intérêt suprême de la nation, dans un élan patriotique de changement pacifique de l’ordre établi. Cet engagement devra être illustré par une volonté politique de créer un climat de détente et de confiance en faveur de ce changement”, indique le communiqué.
K. BENAMAR