L’Actualité agression d’une femme médecin à l’hôpital d’El-Khroub

Le personnel soignant en colère

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Kamel GHIMOUZE Publié 17 Janvier 2021 à 22:14

Mouvement de protestation du personnel médical de l’EPH Mohamed-Boudiaf d’El-Khroub. Ci-contre, la femme médecin agressée.,  © D. R.
Mouvement de protestation du personnel médical de l’EPH Mohamed-Boudiaf d’El-Khroub. Ci-contre, la femme médecin agressée., © D. R.

Une protestation marquée par un débrayage ouvert  dans tous les services  de  cet  EPH,  devenu,  selon  ses  employés,  le  théâtre d’agressions physiques à répétition contre le personnel soignant.

Le personnel médical de l’établissement hospitalier public EPH Mohamed-Boudiaf de la daïra d’El-Khroub, à Constantine, a enclenché, dans la matinée d’hier,  un  mouvement  de  protestation  pour  exiger  des  responsables  du secteur de la santé dans cette wilaya le renforcement de la sécurité dans leur structure. 

Une protestation marquée par un débrayage ouvert dans tous les services de cet EPH,  devenu,  selon  ses  employés,  le  théâtre  d’agressions  physiques à  répétition  contre  le  personnel  soignant.  Elle  intervient  justement  au lendemain de l’agression sauvage, dans la nuit de jeudi à vendredi, d’une jeune femme médecin par l’accompagnateur d’une patiente.

Imane B., médecin contractuelle  dans  le cadre  du  dispositif Anem, qui assurait une garde au service des urgences cette nuit-là, a été, en effet, prise à partie avec une brutalité inouïe, selon des médecins de cet hôpital, par un individu qui accompagnait une autre personne qui ne serait autre que sa propre sœur, portant, elle aussi, les séquelles d’une agression physique. 

“Imane n’a même pas eu le temps d’adresser la parole à son agresseur. Dès qu’elle est sortie de la salle de soins, il lui a asséné un coup de poing et a continué à la frapper, alors qu’elle était déjà à terre. Agression qui lui a valu plusieurs points de suture”, raconte un médecin de l’EPH Mohamed-Boudiaf.

“Heureusement, poursuit-il, que des infirmiers sont intervenus et ont rapidement refermé l’entrée de l’hôpital, ce qui a permis aux policiers de neutraliser l’agresseur avant qu’il ne prenne la fuite.” Il y a moins de quinze jours, une chirurgienne exerçant dans le même hôpital aurait échappé de justesse à une agression similaire par un proche d’un malade.

“Elle n’a dû son salut qu’à sa fuite et après s’être enfermée dans un bureau”, témoigne un autre médecin, qui affirme que des scènes pareilles font pratiquement partie du lot quotidien des difficultés rencontrées par le personnel soignant de cet hôpital. 

D’ailleurs, les responsables de cet EPH auraient été saisis à l’effet de renforcer la sécurité au sein de la structure après cette première tentative d’agression. “Malheureusement, rien n’a été entrepris et nous continuons d’assurer nos gardes avec la peur au ventre”, regrette une infirmière. 

Hier, ils étaient près de 200 protestataires entre médecins, aides-soignants et agents de service à crier leur ras-le-bol devant cette situation, refusant de reprendre le service tant que le problème de l’insécurité n’est pas résolu.

Des praticiens de la santé d’autres structures hospitalières de la wilaya de Constantine étaient également présents à ce rassemblement en signe de solidarité avec leurs confrères de l’EPH d’El-Khroub avec lesquels ils partagent les mêmes préoccupations.

Des représentants du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) des bureaux de wilayas de Constantine, d’Oum El-Bouaghi et de Batna étaient également présents à ce mouvement, sanctionné par la tenue d’une assemblée dédiée exclusivement à la question de la sécurité au sein des établissements hospitaliers et des structures de la santé publique. 

Le SNPSP a regretté dès vendredi passé, dans un rapport adressé au directeur de l’EPH Mohamed-Boudiaf d’El-Khroub, au DSP de Constantine, au wali, aux chefs de sûreté de daïra et de wilaya et au ministère de la Santé, “cette nouvelle agression contre une jeune femme médecin exerçant dans cet hôpital après des précédents similaires commis dans un laps de temps très court”. 

Le syndicat a récusé notamment le silence de l’administration en promettant “d’adopter une attitude sereine et plus ferme vis-à-vis de cette situation, à commencer par l’organisation d’un sit-in de protestation et d’un débrayage ouvert, et ce, à partir du dimanche 17 janvier (hier, ndlr)”.  
 

Kamel GHIMOUZE

L’agresseur placé en détention préventive
L’agresseur du docteur Imane B. qui a déposé une plainte appuyée d’un certificat médical d’incapacité professionnelle de 15 jours, a été présenté hier devant le procureur de la République près le tribunal d’El-Khroub qui l’a inculpé en ordonnant sa comparution immédiate. Le mis en cause, B. H., 25 ans, a été placé en détention préventive en attendant son jugement. 
 

K. G.

 

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