L’Actualité élections législatives anticipées

Le rcd se dirige vers le boycott

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Karim KEBIR Publié 18 Mars 2021 à 09:07

© Archives Liberté
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Sauf retournement spectaculaire de situation, le RCD, qui tient samedi son conseil national, devrait entériner la décision de boycott des prochaines élections législatives prévues le 12 juin prochain. 

L’option est des plus plausibles pour un parti qui a accompagné le mouvement populaire dès son irruption en février 2019 : le RCD devrait annoncer samedi, à l’occasion de la tenue de son conseil national, instance politique souveraine entre deux congrès, sa non-participation aux prochaines élections législatives. 

La décision qui n’est pas encore formalisée et qui devrait être théoriquement adoptée par le conseil s’annonce comme une suite logique des positions adoptées par le parti depuis l’irruption du mouvement populaire. Très impliqué dans le mouvement, à travers ses militants mais aussi son président, souvent présent dans les marches populaires, indice de son franc refus et rejet de l’agenda et de la “feuille de route” du pouvoir, le RCD a maintenu durant ces deux années une constance dans la revendication d’organisation d’une transition. 

Une perspective que le pouvoir s’est évertué à combattre, comme l’a relevé récemment, Mohcine Belabbas. “Les objectifs pour lesquels nous sommes sortis en février 2019 ne sont pas atteints. Pis encore : nous avons affaire à un pouvoir qui a rusé avec le peuple algérien, il a constitutionnalisé le Hirak, mais refuse de constitutionnaliser l’esprit du Hirak et l’objectif dès le départ du Hirak est d’entrer dans une transition dans laquelle on implique le peuple dans le débat et les choix fondamentaux sur lesquels doit se baser l’Algérie de demain”, a-t-il dit en marge de la manifestation à Kherrata célébrant les deux années du Hirak.

“Nous sommes dans une période où le pouvoir est devenu un danger pour la pérennité de la nation : par son incompétence, l’absence d’anticipation, par sa répression, sa fermeture des médias, par son refus d’entendre raison, par son refus d’aller à une période de transition, par sa volonté de tout régenter (…)”, disait-il. Autres indices qui confortent l’option du boycott : le parti n’a ni débattu de la mouture de la nouvelle Constitution, massivement rejetée par les Algériens ni de la loi organique portant régime électoral.

Mieux encore : sollicité par la présidence de la République, par le bais d’intermédiaires pour une rencontre avec Abdelmadjid Tebboune et dont on avait même fixé la date et l’heure, Mohcine Belabbas a opposé une fin de non-recevoir. “Le pouvoir ne veut pas dialoguer, il est entré dans des consultations-alibis pour amener un certain nombre d’acteurs politiques à adouber sa feuille de route. Nous, nous avons décidé de suivre la feuille de route décidée par le peuple algérien depuis février 2019”, assurait-il.

Une “feuille de route” aux antipodes de celle du pouvoir dans laquelle il voit les signes d’une impasse. “Les véritables décideurs sont dans l’impasse, ils n’ont que les pseudo-élections à proposer comme feuille de route. Des élections discréditées par le caractère illégitime du pouvoir en place, lui-même issu de la présidentielle du douze-douze rejetée par l’écrasante majorité des Algériens. Une attitude et position politique renouvelées et confirmées lors du référendum constitutionnel”, relevait, il y a quelques jours, le secrétariat national dans un communiqué. 

Un avant-goût qui dessine les contours de la position de samedi. “Attaché à ses engagements pour le triomphe des luttes pour les libertés démocratiques et l’instauration d’un État de droit démocratique et social, le RCD continuera à travailler pour créer le rapport de force en faveur de l’option patriotique et de l’avènement de la transition démocratique. Le RCD demeure convaincu que cette option est l’issue salutaire attendue pour le pays.” 

 


Karim K.

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