L’Actualité dialogue social

Le scepticisme des syndicats de l’éducation

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Nabila SAIDOUN Publié 04 Mai 2021 à 00:14

© D. R.
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réagissant aux instructions données par le président de la république à ses ministre d’ouvrir le dialogue, les syndicats de l’Education se disent sceptiques. Ils ne croient plus au dialogue avec le ministère et demandent au Président non pas d’“instruire” mais plutôt d’“agir” pour tous les travailleurs du secteur sans distinction aucune.

“Le statut particulier de l’enseignant n’existe pas. Il s’agit, plutôt, du statut particulier des travailleurs de l’éducation.” Deux syndicats de l’éducation parmi les quatorze ayant appelé à la grève qui aura lieu à partir de dimanche prochain pour trois jours se montrent quelque peu sceptiques par rapport à l’appel lancé dimanche par Abdelmadjid Tebboune pour l’“engagement d’un dialogue” avec les partenaires sociaux aux fins d'“améliorer la situation socioprofessionnelle des employés du secteur de l'éducation nationale ainsi que la révision du statut particulier de l'enseignant”. “Il y a amalgame ou alors, c’est l’entourage du Président qui ne lui communique pas toutes les données justes et nécessaires nous concernant”, ont réagi, hier, les syndicats du Snapest et du Satef. Loin de les convaincre, les syndicats soutiennent qu’ils “maintiennent la grève”.

Ils estiment que “le dialogue avec la tutelle n’apportera rien de nouveau”. Pour Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), joint hier par téléphone, le statut particulier des travailleurs de l’éducation a été promulgué en 2012, mais il comportait des “bavures et des injustices”. “Suite à cela, une commission mixte entre ministère et syndicats a été installée pour se pencher sur toutes ces incohérences.

La commission a travaillé pendant toute une année, à l’époque de Benghabrit, et le travail a été finalisé sans jamais connaître d’application sur le terrain”, rappelle-t-il. Meziane Meriane s’interroge même sur “la pertinence de rediscuter la même chose” et se demande “où sont passés les résultats de ladite commission”.

Un avis que partage aussi Boualem Amoura, SG du Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), qui confirme “le maintien de la grève” et fait remarquer à son tour que “le statut de l’enseignant n’existe pas”. “Cela devrait être corrigé par les services de la Présidence car il s’agit plutôt de statut particulier des travailleurs de l’éducation”. “Ce dossier a été pris en charge une première fois en 2007-2008 pour l’étudier encore en 2011-2012 et une troisième en 2015 jusqu’à 2018, mais nous avons été bernés et l’ancienne ministre n’a fait que gagner du temps sans jamais nous prendre au sérieux”, déplore-t-il. L’un, comme l’autre, évoque l’érosion du pouvoir d’achat de la famille de l’éducation.

Meziane Meriane insiste pour prendre en charge les revendications dans leur globalité et avance en priorité “l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs de l’éducation”. Il soutient que “la situation est critique” et regrette l’“absence de volonté politique pour améliorer les choses”. Illustration : “C’est une aberration que la retraite ne corresponde pas aux années de cotisation. Nous travaillons 38 ans ou plus pour toucher une retraite de 32 ans de service.” 

Pour sa part, Boualem Amoura se montre tout aussi critique. “Nous n’avons pas cessé de prévenir contre une explosion sociale, mais personne n’a daigné nous écouter”, confie-t-il soutenant que “les travailleurs de l’éducation sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur logique tant que les revendications ne sont pas satisfaites”.

Amoura rappelle que les revendications formulées dans le préavis de grève sont “claires et ne supportent aucune tergiversation”. Elles concernent, entre autres, l’amélioration du pouvoir d’achat, le point indiciaire, la retraite, l’IRG, etc.  les syndicats demandent au Président non pas d’“instruire”, mais plutôt d’“agir” pour tous les travailleurs du secteur sans distinction aucune et plaident pour “un partage équitable des richesses du pays”. 
 

Nabila SAÏDOUN

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