L’Algérie a fait une commande globale de 500 000 doses du vaccin russe Sputnik V. La campagne de vaccination devrait rapidement commencer avec la réception du premier lot.
C’est aujourd’hui, jeudi, que le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie doit valider le plan national de vaccination contre le coronavirus. Le plan en question, outil indispensable dans la conduite de la campagne d’immunisation, vient d’être finalisé par la Direction générale de la prévention. Ce plan se décline comme une sorte de feuille de route qui balisera dans le détail toutes les étapes du processus à suivre dans l’espoir d’atteindre l’immunité collective contre cette pathologie virale émergente.
Cette feuille de route se distinguera par une flexibilité, et ce, pour faciliter l’introduction d’éventuelles nouvelles modifications qui seront apportées avant ou alors au cours de l’opération de vaccination. Le schéma en question vient détailler toutes les démarches pratiques liées à l’organisation matérielle et logistique, ainsi que l’administration de l’antidote russe, et ce, dans l’espoir de réaliser l’objectif d’une “organisation sans faille” de la vaccination à tous les niveaux, comme l’a exigé le président de la République lors du dernier Conseil des ministres.
L’exigence du premier magistrat du pays se décline en fait comme un rappel à l’ordre aux autorités compétentes pour éviter les flottements qui avaient émaillé par le passé des opérations de protection sanitaire de grande envergure. En somme, le Comité scientifique, qui sera au grand complet aujourd’hui, aura en fait à se prononcer sur les moindres détails liés à la distribution, à l’organisation et au déroulement de l’opération conformément au calendrier arrêté par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Les premières doses de Sputnik V devront être injectées au plus tard le vendredi 31 janvier en cours. Mais à quand le top départ officiel de la campagne de vaccination anti-Covid en Algérie ? Quelles sont les premières populations ciblées par la campagne ? Où vont se faire vacciner les citoyens ? Ce sont autant de questions qui demandent des éclairages. Selon des sources au fait du dossier du vaccin anti-Covid, la première commande du Sputnik V devrait être réceptionnée au plus tard à la fin de la semaine prochaine, soit avant le 15 ou 16 janvier en cours.
Le gouvernement devrait intervenir pour annoncer la date du début de la vaccination en Algérie. Selon les mêmes sources, “les premiers lots qui seront livrés avoisineraient les 100 000 doses. Cette première livraison va permettre de lancer officiellement l’opération en Algérie. C’est dire que l’engagement du président de la République devant les Algériens sera honoré. D’autres quantités seront réceptionnées immédiatement après le premier arrivage.
Ça ne tardera pas”, ont assuré nos sources. Il faut souligner aussi que “le tweet du président de la République diffusé en décembre dernier a bien accéléré les choses pour recevoir les premières commandes à temps. Réceptionner une telle quantité, quelques jours seulement après la directive du chef de l’État, relève tout de même d’un exploit, puisque le gouvernement était, juste avant le tweet du 13 décembre, inscrit dans la formule d’achat groupé Covax, sous l’égide des Nations unies.
Le premier accord de gré à gré signé avec les Russes prévoit un approvisionnement de 500 000 doses”, ajoutent nos sources. Signalons au passage que l’Agence nationale des produits pharmaceutiques devrait contrôler, selon nos sources, les premiers lots de l’antidote sur dossier seulement fourni par le laboratoire russe, et ce, pour être dans les délais du début de la vaccination. Ce qu’il y a lieu, cependant, de retenir du plan de vaccination qui sera présenté aujourd’hui devant les experts du Comité scientifique, pour adoption, modification et enrichissement, se particularise par deux grands volets.
Le premier traite de l’organisation matérielle et logistique. Quant au second, il détaille les aspects et les conditions de déroulement de l’opération. “Le Sputnik V qui est fabriqué à base d’une version atténuée d’un virus commun chez les humains exige une température de conservation et d’acheminement qui oscille entre -18 et -20 degrés Celsius. Des espaces de stockage, des chambres froides et des moyens de transport de supercongélation sont nécessaires”, ont soutenu nos sources.
L’autre volet qui va certainement susciter un débat d’experts au sein du Comité est le déroulement de la vaccination. Selon les mêmes sources, la vaccination devra se faire en milieu hospitalier et à travers les grandes polycliniques qui sont dotées des moyens humains et matériels conséquents.
L’aménagement des espaces publics appropriés pour une telle opération d’envergure est-il nécessaire ? Cette question mérite d’être posée, puisque des pays qui ont déjà lancé la vaccination anti-Covid ont prévu l’option des “vaccinodromes” pour faire face à l’affluence. Le plan en question donnera aussi un aperçu assez circonstancié sur les catégories ciblées, ainsi que sur les phases d’immunisation, avec un calendrier dûment établi, puisqu’il est quasiment impossible de vacciner tous les Algériens en même temps et au même endroit.
Le plan aidera à déterminer les populations prioritaires à cibler suivant leur âge, leurs comorbidités, ou les professionnels des secteurs sensibles. À signaler enfin que les membres du Comité scientifique et des cadres centraux de la direction générale animeront une conférence de presse samedi prochain pour expliquer les bienfaits de cette campagne de vaccination dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.
Hanafi H.
