L’Actualité ABBÈS KARRAB, DOCTEUR EN PSYCHOLOGIE SCOLAIRE À L’UNIVERSITÉ DE SÉTIF

“L’élève doit être associé au protocole sanitaire”

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Faouzi SENOUSSAOUI Publié 06 Septembre 2021 à 00:28

© D. R.
© D. R.

Liberté : La rentrée scolaire avance à grands pas. Quels conseils pourriez-vous donner aux différents intervenants pour une prise en charge adéquate des élèves ?
Abbès Karrab : Pour la deuxième année consécutive, l’on assiste à une rentrée dans des conditions spécifiques adoptées essentiellement pour juguler la propagation de ce maudit virus. 
Les mesures prises pour faire face à la pandémie sont importantes et nécessaires, cependant, elles peuvent engendrer des troubles psychologiques, à savoir de l’anxiété, de l’angoisse, la phobie scolaire et l’obsession qui peuvent, à leur tour, entraîner des troubles psychosomatiques, tels que l’énurésie, des troubles intestinaux, des douleurs abdominales, des maux de tête, des troubles alimentaires dont l’anorexie ou la boulimie. 
Nous pouvons affirmer que les troubles sont propres à chaque cas. Les mesures prises, dont la distanciation à l’intérieur de la classe et dans la cour de l’établissement, peuvent être la cause d’un retard du développement cognitif, émotionnel et social de l’enfant, car l’on assiste à une diminution de l’interaction et de la coopération, qui sont deux grands axes à promouvoir en classe. Ces mesures favorisent l’élargissement de l’écart social en dehors de l’établissement lors de l’enseignement à distance et de l’utilisation de l’outil internet. Avant la rentrée, il faut inclure les potaches aux préparatifs. Les psycho-éducateurs ne cessent de répéter qu’il est très important d’inclure les enfants dans cette dynamique. 

Comment faire avec les apprenants en difficulté durant cette période de pandémie ?
Je pense que la prise en charge des élèves ayant des difficultés d’apprentissage doit être le centre d’intérêt de l’enseignant. À cet effet, il faut toujours penser à ces élèves, et adopter les meilleures méthodes pour les aider, les solliciter, les orienter et les motiver. Les mesures barrières ou les nouveaux plans d’apprentissage initiés dans le cadre de l’adaptation de l’enseignement durant la période de la pandémie ne doivent, en aucun cas, être un prétexte pour délaisser cette catégorie d’élèves qui, faut-il le souligner, sont généralement des enfants normaux nécessitant une attention particulière. Il faut, à cet effet, leur accorder du temps et de l’attention, et s’il le faut, leur programmer des séances de rattrapage ou de remédiation personnalisée. 
Cette option est désormais possible avec la nouvelle organisation adoptée. Nos collègues professeurs sont bien placés pour décider de la façon dont ils peuvent prendre en charge les élèves en difficulté, et ce, en concertation avec les inspecteurs et les parents.

Faut-il parler aux élèves du protocole sanitaire ?
L’application du protocole sanitaire dépend beaucoup plus de la conviction de tout un chacun. L’élève, quels que soient son âge et la région où il est scolarisé, doit être associé à ce protocole. 
En effet, on doit lui parler et lui expliquer la nécessité du protocole, d’abord à la maison, puis au niveau de l’établissement scolaire et ailleurs. Le rôle de l’école doit être complémentaire à celui des parents. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les élèves peuvent aussi transmettre à leurs parents des connaissances qu’ils apprennent à l’école. 
Il faut aussi profiter de cette circonstance pour établir une nouvelle routine dès la rentrée à la maison ou à l’école, tout en leur demandant de veiller au grain au respect des efforts sanitaires de l’école.

Quel est le rôle que doivent jouer les parents et comment doivent-ils se comporter ?
Accueillir une nouvelle année scolaire est toujours synonyme d’inquiétude et de stress pour la plupart des parents. 
Pour l’atténuer un tant soit peu, il faut d’abord commencer par impliquer les parents à l’acte de sensibilisation à travers les associations de parents d’élèves. Il est ensuite demandé à tous les parents d’être en contact avec les professeurs et le personnel administratif pour être au courant de tout changement dans le comportement de leur enfant, si ce dernier est confronté à des défis spécifiques, tels que le chagrin causé par le décès d’un parent ou d’un proche, ou une anxiété accrue en raison de la pandémie et du confinement. 
Il est aussi très important pour les parents de ne pas exprimer leur stress, leur inquiétude, leur crainte ou leur peur devant leurs enfants pour ne pas les angoisser et ils ne doivent pas oublier que ces derniers géreront leur stress différemment. Enfin, ils doivent les accompagner à l’école, surtout les premiers jours de la rentrée scolaire.
 

Propos recueillis par : FAOUZI SENOUSSAOUI

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