À l’initiative du collectif estudiantin dénommé “Les frères et sœurs culturalistes”, fraîchement créé par un groupe d’étudiants de l’université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, un rassemblement de soutien à l’islamologue Saïd Djabelkhir, qui fait l’objet d’une poursuite judiciaire, a été organisé, hier, au campus d'Aboudaou.
C’est devant la bibliothèque du pôle universitaire d’Aboudaou que se sont rassemblés, hier matin, les étudiants. Vers 11h, le porte-parole dudit collectif estudiantin, Mehdi Mersel, prend la parole devant la foule pour faire lecture d’une déclaration, à travers laquelle les organisateurs de cette action tiennent à “dénoncer dans la forme et dans le fond la cabale judiciaire menée à l’encontre du libre penseur et non moins islamologue, Saïd Djabelkhir”.
“Nous, étudiants de l’université de Béjaïa, trouvons ridicule, absurde, mais aussi très dangereux le fait qu’un homme soit jugé pour avoir exprimé ses idées et son opinion critique vis-à-vis de la société. Pour nous, l’ère des tribunaux d’inquisition est révolue et le débat sur les projets de société ne peut et ne doit plus être arbitré par les tenants de l’idéologie dominante et par les théologiens de tous bords.
Car, cette approche voulue et assumée par un système politique, qui a fait de l’arabo-islamisme l’un des piliers sur lequel il s’est édifié, a déjà failli conduire ce pays à la ruine”, notent les rédacteurs dudit document.
À noter qu’aux côtés du portrait de Saïd Djabelkhir, les manifestants ont arboré des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “Nous ne sommes pas au Moyen Âge !”, “Soutien indéfectible au libre penseur Saïd Djabelkhir”, “Ce qui est gênant dans la morale, c'est que c'est toujours la morale des autres” (Léo Ferré), “N’y a-t-il que le crime pour assassiner l'injustice ?” (Kateb Yacine)…
Par ailleurs, il y a lieu de signaler que les différents intervenants lors du rassemblement d’hier ont tenu à dénoncer “l'agression policière” dont a fait objet l'adolescent Saïd Chetouane dans un commissariat à Alger.
KAMAL OUHNIA