L’Actualité Arrêtés le 3 avril lors d’une marche à Alger

Les 23 hirakistes maintiennent leur grève de la faim

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Lyes MENACER Publié 18 Avril 2021 à 22:51

Depuis la reprise des marches du vendredi, des hirakistes sont régulièrement arrêtés à Alger et dans d’autres villes du pays. © D. R.
Depuis la reprise des marches du vendredi, des hirakistes sont régulièrement arrêtés à Alger et dans d’autres villes du pays. © D. R.

“Ils maintiennent leur  grève de  la faim et s’alimentent  à l’eau pour le douzième jour, malgré notre insistance pour qu’ils arrêtent”, a affirmé hier Me Badi,  après  avoir  rendu  visite, en  compagnie  d’autres avocats, aux détenus.

Les 23 manifestants arrêtés lors de la marche du 3 avril dernier, sont à leur 13e jour de grève de la faim  et refusent d’y renoncer, a-t-on appris hier de leurs avocats qui leur ont rendu visite à  la prison  d’El-Harrach, où ils sont détenus depuis le 5 avril. 

“Ils refusent de se nourrir, alors que leur état de santé ne cesse de se dégrader”, a affirmé Me Nassima Rezazgui à Liberté. “Leur tension artérielle a baissé et ils ont beaucoup maigri, après douze jours sans se nourrir”, a-t-elle ajouté. Estimant que les poursuites engagées contre eux sont “une injustice” et leur “incarcération est arbitraire”, les détenus grévistes sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur grève. 

“Ils maintiennent leur grève de la faim et s’alimentent à l’eau pour le douzième jour, malgré notre insistance pour qu’ils arrêtent”, a déclaré Me Abdelghani Badi sur les réseaux sociaux, après leur avoir rendu visite en compagnie de trois autres confrères, Mes Nassima Rezazgui, Faïza Guettacha et Dahmane Lasker.

Placés sous mandat de dépôt le 5 avril par les juges d’instruction, près les tribunaux de Baïnem (Bab El-Oued) et de Sidi M’hamed (Alger), les 23 manifestants passeront ce mercredi (21 avril) au niveau de la chambre d’accusation, près la cour d’Alger, où le comité de défense compte contester la décision de leur placement en détention provisoire. 

“Nous espérons voir les pouvoirs publics revenir à plus de sagesse et revenir sur cette décision”, a déclaré Me Fetta Sadat, dénonçant le recours quasi-systématique à la détention préventive, qui devrait être selon elle une mesure exceptionnelle.

Un collectif de plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme a lancé le 15 avril un appel sous forme de “lettre ouverte à l’opinion nationale et internationale” sur le cas de ces 23 manifestants “avant qu’il ne soit trop tard”, rappelant “la fin tragique et douloureuse qu’ont connue les défunts Mohamed Talmat et Kamel-Eddine Fekhar”, morts respectivement pendant leur détention en 2016 et en 2019. 

Évoquant  le  cas  des  23  manifestants, ce  collectif  affirme  que  “leur détention est une atteinte au principe fondamental consacré par la Constitution et les textes des droits de L’Homme ratifiés par l’Algérie à savoir, la liberté d’expression et de manifestations pacifiques”, soulignant qu’“une fois de plus, une fois de trop les représentants de l'État et des pouvoirs publics montrent leur désengagement et leur mépris envers la vie et la dignité humaine, foulant ainsi les textes ratifiés, relatifs aux droits de l’Homme”. 

Ce pourquoi, les signataires dudit texte exigent “leur libération immédiate et inconditionnelle”, affirmant tenir “pour responsables les autorités algériennes de tout développement dramatique” de cette affaire. 

Depuis la reprise des marches du vendredi, à l’occasion de la célébration du deuxième anniversaire de la révolution populaire du 22 Février 2019, des manifestants sont régulièrement arrêtés à Alger et dans d’autres villes du pays. 

Si la majorité est relâchée au bout de quelques heures ou au lendemain des marches, de nombreux manifestants sont maintenus en garde à vue avant leur placement sous mandat de dépôt ou sous contrôle judiciaire, dans ce qui s’apparente à une tentative de mettre fin au mouvement populaire. 
 

Lyès MENACER

 

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