Les agents de sécurité employés par la société de gardiennage qui assure la sécurité des chantiers et des bases de vie du projet de la pénétrante reliant la wilaya de Tizi Ouzou à l’autoroute Est-Ouest ne sont pas payés depuis trois mois, a-t-on appris auprès des travailleurs concernés.
“Nous avons eu la chance de ne pas être licenciés suite à l’arrêt des travaux décidé par le groupe ONE, Ozgun, Nurol, Engeoa, pour cause de pandémie de coronavirus en mars dernier, mais nous n’avons pas perçu nos salaires depuis maintenant trois mois”, a confié l’un des agents. Ce n’est pas la première fois que ces employés vivent une telle situation. En effet, en 2019, ils n’ont pas été payés durant cinq mois consécutifs.
“Il aura fallu plusieurs actions de protestation pour être payés”, a tenu à rappeler un autre agent. “Nous nous sommes entendus sur le fait que les salaires soient versés d’ici au 10 du mois de janvier en cours. Mais rien n’est vraiment sûr tant que les groupes turcs n’ont pas encore repris les travaux”, a expliqué notre interlocuteur, qui précise que leur employeur n’a toujours pas reçu l’argent nécessaire.
Si le groupe algérien, Engeoa, chargé de la réalisation des viaducs et des autres ouvrages d’art, a repris les travaux, ce n’est pas le cas des deux entreprises turques, à savoir Ozgun et Nurol. Déjà, peu avant l’arrêt des travaux de ce chantier, en mars 2020, pas moins de sept cents travailleurs algériens ont vu leur contrat résilié après l’expiration de leur relation de travail en février 2020.
À signaler, également, qu’en plus de ces travailleurs remerciés et des agents sans salaire, des dizaines de sous-traitants attendent le versement de leur dû. En vain. D’ailleurs, de peur de voir les deux entreprises turques rentrer chez elles si le contrat venait à être résilié, ces sous-traitants restent aux aguets.
“Nous avons peur que les Turcs regagnent leur pays sans que notre situation financière soit réglée au préalable. C’est pour cela que nous sommes toujours à l’affût de la moindre information. C’est une question de plusieurs milliards de centimes qu’elles devraient verser à tous les sous-traitants”, a confié l’un des concernés.
À noter que même si la relance de ce projet structurant a été à maintes reprises évoquée par les élus à l’APW, sur le terrain, les travaux sont toujours à l’arrêt et le taux d’avancement demeure insignifiant, alors que les délais de réalisation ont été plusieurs fois reportés.
Lancé depuis 2013, avec une enveloppe dépassant les 30 milliards de dinars, ce projet qui visait à désenclaver la wilaya de Tizi Ouzou a connu jusque-là un taux d’avancement minime.
O. Ghilès