Les directeurs des établissements d’enseignement moyen de la wilaya de Tizi Ouzou ont décidé de radicaliser leur mouvement de protestation en recourant à une grève cyclique de deux jours, les mardis et mercredis, à compter du 5 et 6 octobre prochain, pour dénoncer le mutisme de leur tutelle quant à leurs revendications exprimées depuis le 14 septembre dernier.
Dans un préavis de grève déposé à la Direction de l’éducation de Tizi Ouzou, à l’inspection du travail et au ministère de l’Éducation nationale, le bureau de wilaya du Conseil national autonome des directeurs d’enseignement moyen (Cnadem) a également annoncé sa décision de suspendre toutes les activités liées à la gestion financière, administrative et matérielle, et également toute signature et réception durant les jours de grève qu’il compte poursuivre jusqu’à satisfaction de ses revendications.
Dans son document, le Cnadem a expliqué que cette action a été décidée à la suite de la non-prise en charge des revendications exprimées par le syndicat, notamment la commission d’enquête réclamée à l’effet de s’enquérir de la situation “dramatique dans laquelle patauge la Direction de l’éducation de la wilaya”.
“La situation de pourrissement ne cesse d’empirer alors que les portes sont toujours closes pour nous”, déplore le syndicat, qui rappelle qu’un premier rassemblement de protestation a été organisé devant la Direction de l’éducation, le 14 septembre dernier, puis un second a été initié devant le siège de la wilaya le jour même de la rentrée scolaire, le 21 septembre, mais que, malheureusement, la tutelle continue à se murer dans son mutisme.
Lors de ses précédentes actions de protestation, le syndicat a déjà tiré la sonnette d’alarme quant à ce qu’il a qualifié de “gestion catastrophique du secteur à Tizi Ouzou” et appelé le ministère à agir rapidement pour, avait-il prévenu, “éviter que la rentrée scolaire ne soit compromise”.
“Le minimum de conditions matérielles et humaines pouvant garantir une rentrée scolaire normale, plus particulièrement l’eau qui constitue la condition première pour l’ouverture des réfectoires et l’application du protocole sanitaire, n’est pas réuni. Ajouté à cela, un manque criant de mobilier scolaire, notamment les tables”, a détaillé le bureau de wilaya du Conseil national autonome des directeurs de l’enseignement moyen dans son communiqué.
Lors du rassemblement organisé devant le siège de la wilaya, les protestataires ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : “La dignité du directeur est une ligne rouge”. À travers ce message, les directeurs de CEM disent vouloir dénoncer les multiples dépassements et pressions dont ils font l’objet.
“Le directeur de l’établissement d’enseignement moyen est réduit à un fusible auquel on fait payer chaque problème posé. Il suffit que cinq ou six personnes se soulèvent contre un directeur, et c’est ce dernier qui est sanctionné sans même passer par le conseil de discipline”, avait déclaré le secrétaire général du syndicat, Saïd Aït Mouhoub, lors du premier rassemblement tenu devant la Direction de l’éducation.
Samir LESLOUS