L’Actualité malgré la nette recule de leur mobilisation

Les étudiants continuent de marcher

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Lyes MENACER Publié 13 Avril 2021 à 23:20

Hier, à Alger, lors de la marche des étudiants. © Billel Zehani/Liberté
Hier, à Alger, lors de la marche des étudiants. © Billel Zehani/Liberté

Hier dans la capitale, ville encore à moitié endormie en ce premier jour de Ramadhan, la marche hebdomadaire des étudiants à laquelle s’est mêlés dautres citoyens s'est déroulée sous haute tension.

Environ une demi-heure après le début de la marche à partir de la place des Martyrs, point de départ d’ordinaire de la marche des étudiants ou du mardi, selon le vocable consacré, à la rue Ali-Boumendjel, le cortège des manifestants s'est heurté à un dispositif policier déployé sur place, lequel a tenté de les disperser, avant de se résoudre, une heure plus tard, à les laisser poursuivre leur marche tranquillement, mais au prix de quelques blessés légers enregistrés parmi les manifestants, a-t-on constaté sur place. 

Après avoir dressé un barrage à ladite rue, les éléments anti-émeutes se sont replacés derrière le dernier carré de manifestants, majoritairement formé de personnes âgées, très nombreuses à accompagner les étudiants tous les mardis depuis le début du Hirak, il y a deux ans.

Durant une heure, et tout au long de la rue Larbi-Ben M’hidi, les forces anti-émeutes ont vainement tenté de se frayer un chemin au milieu des manifestants pour ouvrir la voie aux automobilistes, usant parfois de la force dans ce qui s'apparente à une tentative de faire accélérer le rythme de la marche. Imperturbables et aux cris de “Silmiya” (pacifique), les manifestants se sont retrouvés à un moment de leur progression pris en sandwich entre les  forces anti-émeutes, déployées dans tous les coins de la capitale. 

À chaque “accrochage” entre quelques manifestants et des policiers, bouclier à la main, Alger vibrait au cris de “Silmiya”, alors que certains manifestants tentaient de calmer la colère des jeunes face à cette tentative de répression. Depuis la chaussée, sous les balcons et fenêtres fermées, des manifestants demandaient aux habitants de la capitale de se réveiller pour rejoindre la marche. 

Les rares commerçants, qui ont ouvert dans la matinée, ont commencé à baisser rideau dès que la tension a commencé à monter, par crainte, sans doute, que la situation ne dégénère en affrontements.

Armés de leurs pancartes exigeant la libération des étudiants -au moins sept détenus à travers le territoire national-­, les manifestants sollicitaient aussi le soutien de quelques curieux, debout sur les trottoirs, et dont certains ont fini par scander des slogans dénonçant l'attitude agressive des policiers envers les marcheurs. 

Libérés de la pression policière et arrivés à hauteur de la place Émir Abdelkader, leur cortège a vu l'arrivée d'autres manifestants, brandissant l'emblème national et des pancartes appelant à la liberté de la presse, à une justice indépendante, au départ du système et à un véritable changement dans le pays. 

De nombreux manifestants tenaient également les portraits des détenus politiques et d'opinion, récemment arrêtés lors des deux premières marches, réprimées, du samedi. Ils sont au moins vingt-six manifestants, tous des jeunes, à avoir été placés sous mandat de dépôt par les tribunaux de Baïnem (Bab El-Oued) et de Sidi M'hamed (Alger). 

En grève de la faim depuis six jours, ces détenus sont poursuivis pour “attroupement non armé”, un chef d'inculpation pour lequel d'autres manifestants avaient déjà purgé des peines de prison sévères depuis le début du Hirak, le 22 février 2019. L’on ignore, si à l'approche des législatives anticipées, le 12 juin prochain, les autorités seront tentées d’en finir avec ces marches du mardi, même si elles sont moins importantes que celles du vendredi.
 

Lyès MENACER

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