L’Actualité Face à l’augmentation de la consommation intérieure

Les exportations gazières de l’Algérie à la baisse

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Meziane RABHI Publié 04 Octobre 2021 à 10:08

La hausse des besoins internes en gaz pourrait fragiliser le statut d’exportateur d’énergie de l’Algérie. C’est ce que relève un rapport sur “les enjeux énergétiques en Afrique du Nord : Algérie, Libye, Égypte” publié, récemment, par l’Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques. Le rapport estime que l’Algérie semble à la croisée des chemins. Le pays était le premier exportateur de gaz d’Afrique et le troisième fournisseur de gaz de l’Union européenne (UE27) en 2019. Mais, relève-t-il, sa consommation d’énergie, alimentée par un généreux système de subventions publiques, a bondi en l’espace de 20 ans. 

Selon le document, la consommation finale d’électricité (produite à plus de 99% au gaz) a augmenté de 231% entre 2000 et 2019. “La croissance des besoins nationaux a réduit les volumes de gaz disponibles à l’exportation”, indique le rapport. “75% de la production gazière du pays était exportée en 2000, contre 50% aujourd’hui”, relève-t-il. En l’absence d’un développement ambitieux des énergies renouvelables et d’une baisse des subventions à la consommation, “cette tendance à la baisse risque de se poursuivre à moyen terme, car le déclin de la production algérienne de gaz naturel semble avoir débuté”, prévoient les rédacteurs du document. Même s’il n’est pas aussi prononcé que pour le pétrole, “le déclin de la production algérienne de gaz naturel semble avoir également débuté”, constate le rapport. 

L’année 2020 a, certes, été relativement bonne pour la production gazière de l’Algérie, avec une hausse de 1,9% par rapport à 2019, d’après les dernières données disponibles de la revue Middle East Economic Survey (MEES). Mais le niveau de production reste inférieur au pic de 2016 à 94,8 Gm3. “La relance des activités d’exploration pour mettre en production de nouveaux champs constitue l’une des priorités de la stratégie énergétique algérienne”, note le rapport. “Mais l’éparpillement des ressources dans le sud du pays ne permet pas de développer les gisements isolés, situés loin des infrastructures de transport”, relève le document. La plupart des observateurs, rapporte le document, “s’accordent à penser que l’Algérie dispose encore d’un large potentiel inexploité et de vastes zones sous-explorées”.  

Au cours de la dernière décennie, indique le rapport, Sonatrach a, d’ailleurs, annoncé plus de 270 découvertes de pétrole et de gaz. “Cependant, la plupart d’entre elles sont situées dans des zones éloignées, loin des infrastructures de transport existantes qui permettraient de les acheminer vers les centres de consommation ou d’exportation”, fait remarquer le document. Faute d’investissements dans la construction de nouveaux oléoducs, ajoute le rapport, “les perspectives de développement de ces gisements sont faibles”. “Ce n’est donc pas tant le potentiel géologique qui limite le développement de la production algérienne, mais bien les infrastructures de transport de ces ressources”, estime le rapport, affirmant que “plusieurs dizaines de champs découverts par la Sonatrach ou d'autres compagnies restent ainsi non développés depuis des années, parfois des décennies”. Pour les rédacteurs du rapport, la hausse rapide des exportations gazières algériennes, depuis le dernier trimestre 2020, témoigne au contraire que les capacités de l’Algérie à répondre à la demande sont toujours là et que les exportations peuvent repartir à la hausse dès que les clients le désirent. 

“Ainsi, contrairement à la plupart des prévisions pessimistes des analystes de l’industrie pétrolière qui prédisent une baisse de la capacité de production gazière de l’Algérie dans les années à venir, et partant de ses exportations, les opérateurs et le gouvernement algérien sont, pour leur part, nettement plus optimistes et considèrent que les investissements qui ont été faits garantissent la capacité de l’Algérie à répondre à la demande de ses clients, au moins jusqu’en 2030”, souligne le rapport.

 


M. R.

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