L’Actualité UN MOIS DE RAMADHAN COÛTEUX

Les ménages mis à rude épreuve

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Badreddine KHRIS Publié 12 Mai 2021 à 00:57

© Archives Liberté
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“La  flambée  des  prix  s’est  maintenue  tout  le  long  du  mois de jeûne”, relève  le  président  de  l’Association  de  protection  et  d’orientation  des consommateurs (Apoce).

Les ménages au revenu moyen ont vécu un mois de Ramadhan difficile, avec des dépenses qui ont réduit à néant leur budget. Un constat partagé par le président de l’Association de protection et d’orientation des consommateurs (Apoce), Mustapha Zebdi, qui avance comme raison à l’origine de cette situation, la flambée persistante des prix des produits de première nécessité.

“La hausse des prix des produits de large consommation a commencé à vrai dire avant le mois sacré”, souligne-t-il. La double crise économique et sanitaire engendrée par la pandémie de Covid-19 a provoqué de sérieuses perturbations sur la scène socio-économique.

La cherté des matières premières sur le marché international et les mesures de protection contre la propagation du virus, imposées par les pouvoirs publics, ont freiné la dynamique des producteurs algériens et ont mis des entreprises à l’arrêt. S’en sont suivies des pénuries de beaucoup de produits et par voie de conséquence, des envolées inexorables de prix mettant dans le désarroi de nombreuses familles ayant des ressources limitées.

“L’on a constaté une certaine accalmie de ces hausses de prix à la mi-Ramadhan, affirme Mustapha Zebdi, mais celle-ci a été aussitôt rattrapée par les flambées qui ont empêché tout retour à la normale, attendu par les consommateurs, comme à l’accoutumée, dès la fin de la première semaine du mois sacré”.

Contrairement aux attentes, “la flambée s’est maintenue tout le long du mois de jeûne puisque des produits comme la pomme de terre, a continué à se vendre à plus de 80 DA”, relève le président de l’Apoce. Les citoyens ne sont pas au bout de leur peine,  puisque l’arrivée de la fête de l’Aïd apporte avec elle son lot de dépenses supplémentaires.

Or, si l’on se fie aux déclarations des commerçants versés dans l’habillement, les clients se font de plus en plus rares ces derniers jours, à l’approche de la fête de l’Aïd. Ce qui signifie que le budget réservé par les familles pour ces deux événements religieux a été déjà consommé. La hausse inattendue des prix qui a touché la majorité des produits, a accéléré la contraction des ressources financières des ménages.

“Nous vivons une année exceptionnelle en tout point de vue à cause de cette double crise économique et sanitaire”, commente Mustapha Zebdi. La conjoncture économique et sociale que subit actuellement l’Algérie a changé complètement le comportement du consommateur, relève-il. Le président de l’Apoce espère vivement un retour rapide à la stabilité sur le marché car, souligne-t-il, “la situation est devenue intenable pour des milliers de familles nécessiteuses”.

Le mouvement associatif activant dans le soutien et l’accompagnement des citoyens en difficulté a, certes, fait de son mieux pour soulager cette frange de la société mais cela reste insuffisant. Les méfaits de la crise ont réduit la marge de manœuvre de ces organisations bienfaitrices et leurs moyens d’intervention en direction des démunis. Même les collectivités locales ont eu du mal à répondre de manière efficiente aux besoins des citoyens notamment pour l’opération du couffin du Ramadhan. Les communes ont, elles-aussi, vu leurs budgets annuels diminuer et n’ont pu répondre à toutes les demandes d’aide.

Chute du pouvoir d’achat
L’inflation, la dévaluation du dinar, la mise au chômage de centaines de pères de famille…sont autant de facteurs qui ont laminé le pouvoir d’achat des Algériens. Un citoyen nous confie : “La direction de notre entreprise n’a trouvé d’autres moyens pour surmonter la crise que de nous mettre au  chômage. Et je me retrouve du jour au lendemain dans une pénible situation.”  Le président de l’Apoce, en appelle aux autorités et demande une intervention pour venir en aide aux catégories les plus vulnérables.

Mustapha Zebdi sollicite, dans ce sens, les ministres concernés pour la révision des mécanismes de régulation du marché qui ont montré leurs limites. “Il faut détecter les failles qui ont empêché la stabilité des prix à travers tout le territoire national”, suggère-t-il en faisant allusion, entre autres, au phénomène de la spéculation qui a atteint des proportions alarmantes sur le marché national avant et après le mois de Ramadhan.

“Au sein de notre association, nous connaissons les raisons à l’origine de la hausse des prix de chaque produit. Mais, c’est aux autorités compétentes de s’exprimer à ce sujet”, conclut le président de l’Apoce.

 

Badreddine KHRIS

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